"La stratégie Ender" m'avait captivé.
"Le voix des morts", le tome suivant, m'a littéralement happé. Une véritable claque littéraire.
Le premier tome montrait l'évolution d'un jeune garçon, brillant, à l'école militaire et ses progrès en matière de prouesses stratégiques.
Ce second opus nous permet de suivre une nouvelle étape de sa vie, complètement différente. Plus humaniste, la compréhension des doryphores dont avait fait preuve Ender s'applique à une nouvelle espèce, les piggies.
Le propos est encore plus psychologique que dans le tome 1 et c'est un Orson Scott Card plus mystique qui évoque cette rencontre. La façon dont est narrée l'arrivée de ce porte parole des morts est tout bonnement jubilatoire. On suit son parcours avec un sentiment de compréhension, d'empathie même, assez unique. On pourra certes trouver par derrière quelques relents de message religieux mais si comme moi, vous êtes immunisés, vous pourrez savourer toute la subtilité linguistique et psychologique dont fait preuve l'auteur. Je pense d’ailleurs que je n'ai pas saisi toute la substantifique moelle du récit tant le propos s'avère riche à chaque remarque et concept évoqués.
Pèle-mêle sont utilisés la relativité temporelle liée aux déplacements spatiaux, l'effet du temps sur les idées (qui peuvent devenir religions entre temps), la perception des autres à l'aune de la limite de notre propre compréhension, le pouvoir destructeur des non-dits (mais le porte parole des morts est là pour ça), les diverses formes de liens entre les êtres vivants et autres concepts tous aussi ionnants. Ça fourmille de concepts !
Mais au delà de toutes ces formidables idées, il y a une façon de raconter les histoires qui incline à l'empathie à l'égard des personnages. C'est ainsi que l'émotion m'a saisi à de nombreuses reprises lors de la lecture de ce roman.
Que de demander de plus à un livre qui vous divertit, vous enchante, vous rafraîchit intellectuellement ?
Rien.
Et c'est là l'exceptionnelle qualité de cet ouvrage.