De loin en loin, je trouve sur les étals des librairies un livre dont la quatrième de couverture me promet un « Stephen King à la française ». Et, systématiquement déçu par ces ouvrages, je peste à chaque fois contre les éditeurs et leurs comparaisons spécieuses. Néanmoins, alléché par les critiques élogieuses lues au sujet de La Nuit ravagée, le nouveau roman de Jean-Baptiste Del Amo, je me suis laissé convaincre par Lire Magazine qui, dans son numéro de mars, estime que ce livre est un hommage à Stephen King. Et bien m’en a pris car, en effet, je le tiens enfin mon Stephen King à la française !
Tout d’abord, comme, et c’est fort dommage, cela se perd dans la littérature contemporaine, il me tient à cœur de préciser que l’auteur toulousain a parsemé son récit de nombreuses descriptions. Ce dernier prend le temps de décrire ses personnages et les éléments du décor, permettant ainsi au lecteur de bien s’imprégner de l’atmosphère et de la psychologie des protagonistes – premier bon point.
Hommage à Stephen King autant qu’au cinéma horrifique (de nombreux films des maîtres du genre – un genre que j’affectionne tout particulièrement – sont cités dans le livre), La Nuit ravagée est un roman exceptionnel que j’ai eu du mal à lâcher tant il est prenant. Tout à la fois chronique adolescente et roman d’horreur, Jean-Baptiste Del Amo y évoque également la difficulté de vivre son homosexualité dans les années 90 (et gratifie au age le lecteur d’une scène de fellation homosexuelle fort émoustillante). L’horreur imprègne le récit graduellement et explose dans un final à couper le souffle : l’imagination foisonnante de l’auteur et son talent pour convertir cette dernière en une histoire effrayante et haletante est un pur bonheur.
Enfin, je dois confesser que les très nombreuses références aux années 90 ont enchanté l’impénitent nostalgique que je suis – l’action de ce roman se déroule pendant cette décennie qui a bercé mon adolescence. Ah les tee-shirts Waïkiki !