Je pensais en savoir déjà beaucoup sur l'ego incommensurable de Mélenchon et sur la dévotion aveugle, totalement irrationnelle qu'il suscite chez ces "insoumis" si mal nommés, je me dois de reconnaître que cette enquête de Charlotte Belaïch et Olivier Pérou m'en a appris bien davantage encore.
Je sors de cette lecture sidéré par l'accumulation de déclarations et de comportements qui posent question quant à la psychologie d'un personnage et de ceux sur lesquels il exerce une véritable emprise, leur mouvement politique présentant toutes les caractéristiques d'une secte.
Pour moi qui ai toujours été intéressé au plus haut point (honte à moi !) par les publications ayant trait à la vie et à la psychologie de nos hommes et femmes politiques, cet essai est un régal tant il fourmille d'anecdotes qui en disent long sur l'imposture d'un homme qui me semble d'un autre temps et totalement coupé de la vie quotidienne de ceux pour qui il prétend se battre. Un exemple parmi bien d'autres : devant deux de ses amis "insoumis" qui se confient sur leur épuisement de pères, ne s'étonne-t-il pas ? "Ce n'est quand même pas vous qui vous occupez de ça ? Vous avez autre chose à faire !" Ecoutons son amie d'enfance Hélène Franco : "C'est quelqu'un qui n'est pas dans la réalité, il ne va même plus acheter son pain, il ne s'occupe de rien de concret, jamais. On lui achète ses billets de train, on le conduit. A part les militants et les cadres, il ne voit personne." Pour faire bonne mesure, les auteurs ajoutent encore que Mélenchon est un "Harpagon des temps modernes, pour qui payer un café est une souf" ou qu'il n'est pas courageux physiquement, contrairement à ce que son fameux "La République, c'est moi !" pourrait donner à croire.
Je suis bien conscient que pour apprécier l'ouvrage il est indispensable de ne pas éprouver la moindre sympathie pour la Insoumise et son fondateur et c'est là le problème, est-il en mesure d'ouvrir les yeux de ceux qui n'ont pas compris qu'ils ne servaient que la mégalomanie d'un homme et non le bien commun ?