Quand ma femme me tend ce bouquin pour me faire découvrir Murakami, je suis loin de me douter du doux parpaing que je vais recevoir dans la figure. Indescriptible, évidemment, de par ce fil ténu entre le réel et l'onirique que l'auteur manie avec un naturel déconcertant, ce récit développe une atmosphère dont je n'aurais pas osé espérer l'existence. La course au mouton sauvage constitue en un sens la quintessence de que devrait être l'acte de narration ; il raconte tout et pourtant rien, avec une simplicité saisissante, et dans le temps qui s'écoule entre la première et la dernière page, on n'est tout simplement plus. Une merveille.