L'invasion divine , ou Valis regained en sa langue originale , est le second tome de la quadrilogie que l'on connait sous le nom de Trilogie divine , une oeuvre étendue , composition finale du romancier Philip K. Dick. Je traite une énième fois de l'auteur Californien en espérant , pour la je-ne-sais-combientième fois offrir à son oeuvre un écho qui va au delà du simple "Nyork nyork nyork K.Dick est un génie ; K.Dick est un visionnaire".
Avec ce tome , Dick renoue au beau milieu de son ésotérique trilogie avec la science-fiction débridée de ses compositions libres tel qu'Ubik ou Les Joueurs de Titan. Herb Asher est un colon humain , envoyé dans le système stellaire CY30-CY30B. Il e ses journées dans un dôme hermétique qui lui permet de résister à la nocivité de la planète sur laquelle est implanté sa colonie , et il meuble lassement ses jours en examinant des bandes sonores en provenances de Formahault et en vouant à une star intragalactique de la chanson , une certaine Linda Fox , un culte véritable. Tout se déroule dans le plus étrange des mondes jusqu'à ce qu'un jour il entre en avec sa voisine du dôme d'à coté , une certaine Rybys , atteinte de sclérose en plaque , vouée à mourir seule. D'abord réticent à l'idée de rentrer en avec elle de peur de déranger son quotidien , il va vite se rendre compte qu'elle porte en son sein un enfant énigmatique , qui semble étonnamment lié au divin. Espoir d'un univers étouffée.
Dick n’innove pas entre les composantes de sa trilogie. On l'aura compris , il y a au sein de ses livres un schème qui se répète sans cesse et qui permet une édifiante interconnexion entre chacune des œuvres. Mais hormis cela , si vous êtes vous aussi arrivé jusqu'ici dans la lecture - l'étude , même ! - de cette oeuvre imposante qu'est la *Trilogie Divine * , vous constaterez aussi bien aisément que cette intense insistance n'est pas dénuée de message.
Quand je disais que , petit à petit , Dick renouait avec des oeuvres tel qu'Ubik - chose qui est bien moins présente dans les deux précédents tome de la quadrilogie - ce n'est pas une parole en l'air : le vertige est de retour. Ce puissant vertige qui a fait , personnellement , des aventures de Joe Chipp mon livre préféré. Il y a de cela chez Herb Asher et sa vie monotone soudainement propulsé au rang de quête mystique sans précédent.
C'est aussi le premier livre où Dick n’apparaît pas dans l'histoire. Il était présent dans Radio Libre Albemuth et il était carrément le personnage principal de SIVA , mais ici il laisse libre court à la fiction , et abandonne ces mondes pour mieux - peut-être - les contrôler de l'autre coté du rideau. Succédant à cent pages d'un quasi-verbiage mystique incompréhensible et douloureux à lire , on plonge subitement en des univers qui se retournent comme des gants et qui font frissonner. Même un athée serait séduit par les théories que Dick fait vivre à travers ses personnages , et c'est cela qui est quatres fois fort chez cet auteur : cette puissante assurance relativement à la non-existence d'un constat des faits simple , véritable.
En bref , l'avant-dernier tome d'un cycle qui ouvre des portes autant qu'il en ferme. Il ne me restera donc plus que la Transmigration de Timothy Archer avant d’émettre un ultime état des lieux sur le monde dans lequel j'évolue , au même titre que vous.