Pendant mon année d'hypokhâgne, j'ai lutté, je me suis acharnée, accrochée, démenée pour ne pas sauter une ligne et subir le style hugolien pendant les quelques 1000 pages qui composent ce pavé.
Ma lecture était éclairée par mes cours de littérature, mais il m'a néanmoins fallu plusieurs mois pour en venir à bout.
La première partie est particulièrement difficile : des chapitres extrêmement détaillés, qui semblent n'avoir aucun lien particulier avec déroulement du récit (on comprend bien plus tard qu'ils sont en fait primordiaux), un style lourd, une ion encyclopédique du détail et de la littérature savante : Hugo au sommet de son art, en somme.
La deuxième partie se poursuit sur un rythme un peu plus enlevé, et il faut ettre que le "final twist" est vraiment surprenant.
Pour autant la lutte ne se finit jamais, il faut combattre jusqu'au bout contre l'ennui, contre un style d'une lourdeur indicible, une intrigue qui n'avance pas ou très lentement. Mais "bouffer du classique" est un age obligé dans les études littéraires...
Je suis incapable de sauter des pages lorsque je lis, et je pense que la lecture de L'Homme qui rit ne peut être envisagée que comme une torture pour les gens comme moi.
Par ailleurs, je ne peux évidemment pas nier que la complexité de l'intrigue, la richesse du style, la profondeur psychologique des personnages et la recherche historique (et pas seulement !) totalement titanesque qui a été entreprise avant l'écriture de ce livre en font un chef d'oeuvre de la littérature française. Mais pour faire simple, Hugo, "ça ne e pas" en ce qui me concerne.