Ayant déjà lu des centaines des romans de fantasy, je savais que je finirai par croiser la route de l'assassin royal, titre ô combien évocateur dont le nom revenait souvent en termes élogieux. Je ne pouvais donc l'ignorer plus longtemps.
Les premières pages furent étranges, introduction à un monde totalement inconnu où les noms propres possédaient un pouvoir d'évocation voire de destination. Au milieu de ces myriades d’appellations, un jeune garçon sans identité ; une incongruité qui me poussa à lire plus avant afin de satisfaire ma curiosité.
Peu à peu, émergea alors un univers habité de protagonistes nombreux et ionnants à suivre. Au beau milieu de ceux-ci, un garçon étrange, Fitz. Ce sobriquet, qui était censé résonner comme un carillon de honte pour celui qui le portait, se révéla progressivement comme une source de force, celle d'un père droit, loyal et courageux. Un parangon de chevalerie en somme... mais dont le destin de son enfant était de devenir l'homme lige du roi, son bras armé dans l'ombre des considérations politiques.
Si lors du voyage quelques menues longueurs purent se faire sentir, l'émerveillement alla crescendo jusqu'aux derniers chapitres. La tension suscitée par l'auteure devenant quasiment palpable lors de l'ultime périple montagnard, c'est avec un bonheur non feint que je savourais l'épilogue, confirmant comme tant d'autres avant moi la maîtrise de l'Art subtil de la narration sous la plume légère et précise de Robin Hobb.
En vérité, ce bonheur fût d'autant plus jubilatoire que je me fis la réflexion, le livre refermé, que douze autres tomes attendaient ma venue ; après cette jolie introduction, l'auteure allait sans nul doute entrer dans le Vif du sujet !