J'avais pourtant hâte de lire ce livre que j'ai finalement eu énormément de mal à finir. Le style, décrit la plupart du temps comme "truculent" se révèle extrêmement pénible. Abélard e les 150 premières pages à "bander", Héloise à "le branler" et à "jouir en gueulant". Si ces expressions peuvent donner un petit côté piquant et nouveau quand elles sont utilisées avec parcimonie, j'ai eu, dans ce cas-ci, l'impression de livre un(très) mauvais livre érotique voire pornographique.
Les épisodes qui auraient pu être marquants sont complètement éludés (pas de séduction, ça s'encule dès le 2ème chapitre après qu'Abélard ait aperçu la "chatte" d'Héloïse au 1er ; l'annonce de la grossesse d'Héloïse qui se fait comme on donnerait les résultats du foot après que celle-ci se soit masturbée à sa fenêtre et j'en e...)
Parlons aussi de l'utilisation abusive du terme "ma amour". Jean Teulé a sans doute découvert récemment qu' "amour" était autrefois féminin, cependant, ouvrir un dictionnaire historique lui aurait permis de savoir qu'on utilisait "ma amour" uniquement pour désigner une femme dans les chansons de geste ayant trait à l'amour courtois et qu'on ne désigne un homme "mon amour" que plus tardivement, au XVIIe !
Loin de toute visée historique, ce roman - qui donne d’Héloïse l'image d'une gamine décérébrée nymphomane et d'Abélard celle d'un crétin dont la seule réflexion semble provenir de ses hormones - m'apparait surtout comme une lassante et mauvaise nouvelle érotique amateur à ceci près que contrairement à une nouvelle, il y a 300 pages à subir.
"Héloïse, ouille !" est donc ma déception romanesque de l'année !