Une lettre à l’absence, un cri qui traverse le temps

Si tu pensais que les souvenirs finissent par s’atténuer avec le temps, Et tu n’es pas revenu de Marceline Loridan-Ivens (écrit avec Judith Perrignon) est là pour te rappeler que certaines absences restent des présences, et que certaines blessures ne se referment jamais.


Ce livre, c’est une lettre bouleversante que Marceline adresse à son père, arrêté avec elle en 1944 et déporté à Auschwitz. Elle a survécu. Lui non. Toute sa vie, elle a porté ce poids : celui de l’enfant qui revient, celui du père qui disparaît, celui des silences laissés derrière l’horreur.


Le gros point fort ? C’est brut, c’est court, mais c’est dévastateur. Chaque phrase frappe comme un coup de poing retenu. Marceline ne cherche ni la poésie ni la dramatisation, elle livre juste sa vérité, nue, avec une lucidité glaçante. Elle parle de la déportation, mais aussi de l’après, de la difficulté d’exister quand on a été broyé par l’Histoire.


Le hic ? Ce n’est pas une lecture "agréable" au sens classique du terme. C’est intense, c’est douloureux, et ça laisse une trace qui ne s’efface pas. Si tu cherches du réconfort, e ton chemin : ici, il n’y a que la vérité d’une femme qui parle à l’absence.


Bref, Et tu n’es pas revenu, c’est un livre essentiel, un témoignage qui serre la gorge et qui rappelle que certaines lettres restent sans réponse, mais qu’il faut les écrire quand même. Un texte qu’on lit en apnée, et qu’on referme avec une boule dans la poitrine.

9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs livres des années 2010

Créée

le 17 févr. 2025

Critique lue 3 fois

CinephageAiguise

Écrit par

Critique lue 3 fois

D'autres avis sur Et tu n'es pas revenu

Lettre au père déporté

Marceline Loridan-Ivens a 86 ans. Documentariste bien connue, elle a été déportée à Auschwitz-Birkenau avec son père en avril 1944, arrêtés par la Milice française dans le Vaucluse, où ils vivaient...

Par

le 22 févr. 2015

3 j'aime

Pour ne jamais oublier

Une heure. Une heure pour lire d’une seule traite ce monologue, comme on écouterait par effraction les paroles qu’une fille adresse à son père. Marceline Rozenberg, 15 ans, a été déportée de ...

Par

le 18 févr. 2015

3 j'aime

Et tu n'es pas revenu
10

A jamais, pour toujours.

Inexplicablement, alors même qu'il nous confronte aux souvenirs de l'horreur des camps d'extermination que l'auteure a connus à l'âge de 15 ans, ce livre se dévore. Il est d'une puissance...

le 1 juil. 2015

2 j'aime

Du même critique

Quand Astérix et Obélix découvrent Lutèce

Avec La Serpe d’or (1962), René Goscinny et Albert Uderzo emmènent Astérix et Obélix dans leur première grande aventure hors du village, direction Lutèce. L’occasion de découvrir que les Gaulois ne...

le 20 déc. 2024

6 j'aime

Quand être un agent secret signifie survivre à un scénario en roue libre

Si Agents of S.H.I.E.L.D. était une mission, ce serait un plan hyper élaboré qui tourne mal dès la première minute… mais que tout le monde continue comme si de rien n'était.Le concept est censé être...

le 20 mars 2025

4 j'aime

3