Vieux fer

Comme pour les films, on a donc du talent en pour remplacer les titres originaux des livres par des mots dans la "bonne langue", censés être plus "simples", mais en fait totalement décalés par rapport au sujet de l'œuvre. C'est ainsi que "vieux fer", qui a tout à voir avec le très beau personnage principal du nouveau thriller de Marto Pariente, est remplacé par une balle noire (en un mot !) surgie d'on ne sait où. C'est un détail, mais un détail irritant parce que ce troisième livre de Pariente est bien supérieur au second, la sagesse de l'idiot, qui avait pourtant reçu de nombreuses louanges. On reste dans le même registre du polar violent et noir, frôlant parfois le second degré, ce qui n'est pas le mieux parce que faire le malin quand on écrit à surtout pour effet de désamorcer et a tension du thriller et l'empathie du lecteur pour les personnages. Heureusement, ce défaut est beaucoup moins évident ici, permettant le développement d'une jolie émotion entre les nombreuses scènes de violence entre truands, hommes de main et tueurs à gare. Cerise sur le gâteau, la fin est très réussie dans la manière dont elle désamorce les paroxysmes d'horreur qui ont précédé et offre une conclusion morale (mais pas "happy") à cette balade pleine de bruits (détonations et cris des victimes) et de fureur.

Oui, Pariente confirme ici, après un démarrage un peu excessif, qu'il est un nouvel auteur à suivre.

[Critique écrite en 2025]