Le dandysme du desespoir

Blistène est un avocat, plutôt bon dans sa partie, méticuleux, rigoureux et intelligent il en a épinglé plus d'un dans son domaine de prédilection : la propriété littéraire et artistique. Mais voilà il est aussi écrivain et franchement il se lâche et laisse vagabonder avec plaisir son imagination et sa culture dans un ouvrage méconnu à tort car teinté de tant de nuances qu'il ne peut que toucher tous les lecteurs. Le postulat de base est l'imposture de l'être, bien plus profond qu'il ne le laisse paraître, le syndrome de l'imposteur qui touche tous ceux qui s'y croient sans y être est traité avec brio, parfois avec une légère complaisance, mais au final avec une grande justesse: ceux qui en sont frappés ont du mal à produire et se reproduire. Le livre pointe avec amertume la vanité de certaines sphères qui croient détenir le goût pour ne pas dire le juste, alors qu'elles ne sont que convenues. Derrière une prose assez jubilatoire se cache un pessimisme humaniste que cache un rideau de désabus. Ce livre jibilatoire, m'a paradoxalement touché par sa noirceur induite et lucide.