Dans la deuxième partie des années 70, Laura ANTONELLI a été le fantasme des spectateurs masculins, toutes générations confondues. Il n'y a pas débat. Un phénomène en Italie comparable à Brigitte BARDOT ou Marilyn MONROE pour le reste du monde. La plus belle fille du monde selon Luchino VISCONTI qui lui aura donné son rôle le plus prestigieux dans "L'Innocent" en 1976.
Philippe BRUNEL dans son roman rappelle une nouvelle fois que gloire et beauté ne sont pas forcément des atouts mais bien plus souvent une garantie de descente aux enfers à qui ne sait pas se défendre. Sa recherche de la diva italienne disparue dans une Rome de cinéma, a l'élégance des biographies romancées qui gardent la distance et la pudeur nécessaire face à leur sujet. La société italienne des années de plomb n'en sort pas grandie. Cineccità non plus. La corruption, la cupidité et la jalousie sont pointées ici comme les fléaux du business. Rien de très neuf bien-sûr, mais la lente ballade dans laquelle nous embarque BRUNEL est sombre, souvent glauque, sans jamais céder au sensationnalisme.
Pour ceux et celles qui ont tant aimé le sourire et les yeux pétillants de l'actrice dans les comédies de Dino RISI ou de Luigi COMENCINI, la ballade sera triste et mélancolique, mais aura l'avantage de raviver le souvenir d'une formidable comédienne, une de plus dévastée par le système.