Ce livre aurait pu être interessant, si l'autrice avait déployé autant de rigueur scientifique que d'effort propagandaire politique dans cet essai. Il s'agit bien plus d'un ouvrage sociologique où l'on nous explique que la science n'est que le résultat des spoliations, discriminations successives (sans bien sûr jamais aucune bibliographie pour appuyer ce petit pamphlet, réalisant l'effet inverse : puisque spoliation il y a eu, mais l'aspecct machinal et systémique gomme toute individualité des causes). Particulièrement mal écrit, il saura sans nul doute vous provoquer de belles céphalées devant les erreurs de légende des schémas et autres coquilles en tout genre.
Il aurait probablement fallu que madame Crouch ât un peu plus de temps sur la relecture que sur l'étalage minitieux des clichés woke-américain les plus débiles dont elle s'est manifestement gavée.
Le livre se conclut par une liste à la Prévert de scientifiques importants, avec un respect parfait de la parité, qui semble surtout être son objectif premier. Et c'est là toute l'erreur, l'élaboration machinale et forcée de ce genre de liste gomme justement les histoires individuelles et nuit à ces femmes brillantes réduites à des numéros, à leur caractéristiques physiques principalement dans l'omission totale de leurs travaux. Regrettable
Bien sûr, ce petit torchon a tout de même le mérite de citer les travaux de Jocelyn Bell entre autres mais dont le travail est unaniment reconnu dans tout les ouvrages de cette gamme depuis au moins 20 ans.
C'est le premier ouvrage de vulgarisation contemporain déguisant une construction idéologique que j'ai eu la chance de lire.
Le contenu scientifique du reste et de qualité gravement inégale, certains chapitres méritant le détour, d'autres semblant écrits par un journaliste. Les erreurs de légendage sont particulièrement irritantes, certaines figures devenant proprement incompréhensibles.
Bien loin de servir la cause des oubliées de la science (et il y en a eu beaucoup, leur cas méritant effectivement des ouvrages consacrés), les innombrables fautes scientifiques proposées par ce roman de gare empêchent toute adhésion au discours politique sérié, maintes fois entendu et dont l'odeur rance est de plus en plus difficile à ignorer.