Qui a besoin de reptiliens quand on a la famille Bush?
Quasiment toutes les oeuvres de maturité de Lombardi tournaient autour de ces bienfaiteurs de l'humanité. Pourtant de ses 13000 fiches retrouvées (sur 40 000 supposées), cinq seulement les mentionnent.
Lombardi s'est suicidé quelques mois avant le 9/11. Trop de café.
(je ne suis pas sûr de finir ce livre un jour - on peut le reprendre du début X fois sans tout assimiler.
En attendant, histoire d'avoir une idée (confuse) de ce beau (bouillon de culture) monde...:)
Chapitre 5 "la machine qui fait l'art"
Lombardi décrivant la seconde version de son oeuvre maîtresse:
"Cette carte représente l'évolution de la BCCI, la banque internationale de crédit et de commerce, autrement connue sous le nom de "banque des escrocs et des criminels", principalement propriété d'intérêts arabes et créée avec l'appui financier de la Bank of America, création du banquier pakistanais Agha Hassan Abedi... Leurs actifs sont és de 5 millions en 1973 à 23 milliards en 1991 ; au milieu des années 70 elle avait ouvert des bureaux dans 78 pays pour répondre aux besoins de près d'un million de dépositaires et d'emprunteurs... Selon toutes apparences la BCCI était une entreprise stable et profitable gérée avec intégrité.
Mais sous le vernis de légitimité, la BCCI, contement avec ICIC [corporation internationale de crédit et d'investissement], sa sous-division "noire" créée dans les Caimans en 1976, s'occupait d'autres affaires - gérant de l'argent "chaud", "noir", "sale", pour un ensemble de gangsters, marchands d'armes, porteurs de valises, officiels étrangers corrompus, trafiquants de drogue, évadés fiscaux, blanchisseurs d'argent et agents d'influence, sans mentionner des éléments des services d'espionnage des USA, UK, Pakistan, UAE, et Arabie Saoudite, qui, entre autres choses, utilisaient la banque au début des années 80 pour financer les combattants moudjahidin afghans, finançait une partie de l'opération Iran-Contra, et transmettait des rançons au terroriste palestinien "à la retraite" Abu Nidal ; la BCCI aida aussi à blanchir de l'argent pour des alliés des USA comme Saddam Hussein et le général Manuel Noriega du Panama.
Ce n'est pas par coincidence que la BCCI fut fondée en septembre 1972, seulement deux semaines après le massacre de l'équipe olympique israélienne par des extrêmistes palestiniens à Munich, et que l'ICIC, qui ouvrit en juillet 1976, naquit au milieu d'une enquête massive du congrès sur plus de 100 corporations multinationales basées aux US, suspectées de verser des pots-de-vin de l'ordre de plusieurs millions pour gagner des contrats outre-mer, en particulier dans le Moyen-Orient. Ce n'est pas plus un hasard si les directeurs de la BCCI, qui ont opéré au-dessus des lois pendant près de deux décennies sans interférence d'aucune agence gouvernementale, étaient pour la plupart tirés des corps diplomatiques et des rangs de l'espionnage.
C'était parce que la BCCI avait été spécialement créée pour servir des fins géopolitiques plutôt que commerciales ; pour appuyer les ambitions de sécurité nationales et internationales d'une poignée d'Etats arabes conservateurs alliés aux US et à la grande bretagne, à n'importe quel prix.
Il n'y avait jamais rien eu comme la BCCI, comme Joseph Trento le fit remarquer dans "Prelude to terror", son livre de 2005 sur les échecs de l'espionnage qui conduisirent au 9/11."
"En 1975, le gouvernement pakistanais approcha la famille royale saoudienne pour financer une arme nucléaire islamique.
Trento dit que Kamal Adham et ses conseillers avaient conclu que le royaume saoudien ne survivrait pas s'ils laissaient le nouveau programme nucléaire israelien (débuté en 1964 avec un accord silencieux de Lyndon Johson) sans compétiteur. Pour Adham, créer une seule banque clandestine internationale n'assurerait pas des ressources suffisantes pour étouffer la révolution islamique qu'il sentait menacer l'arabie saoudite et la région entière. En même temps, le Safari Club, une ligue anti-communiste clandestine de nations qui incluaient la , l'égypte, l'arabie saoudite, le maroc, et l'iran, avait besoin d'un réseau de banques pour financer ses propres opérations pendant que l'espionnage US était encore tracassé par l'enquête du congrès découlant du watergate. "Avec la bénédiction officielle" de George H. W. Bush, alors le chef de la CIA, Adhal transforma une petite banque pakistanaise (la BCCI) en une organisation internationale de blanchiment d'argent en acquérant des centaines de banques affaiblies, certaines dans les USA. Bush lui-même, selon Trento, avait un compte à la branche parisienne de la BCCI. Quand les banques officielles de la CIA se sont finalement effondrées en 1977 sous le poids de multiples investigations du congrès et de l'IRS (internal revenue service - les impôts US), la BCCI courut à la rescousse, mettant ses investisseurs saoudiens dans une situation où ils pouvaient gérer et modeler les informations (intelligence) reçues aux USA en provenance du moyen-orient. Le résultat fut que, souligne Trento, "Notre capacité à obtenir des informations efficaces commença à être compromise."
Les saoudiens, pour être juste, n'étaient pas le seul problème. Les méthodes de collecte d'information de la BCCI étaient uniques. La banque solliciterait les affaires de tout terroriste, rebelle et organisation souterraine du monde. L' "inestimable" information ainsi glanée serait discrètement disséminée vers des "amis" de la BCCI. Ces amis incluaient la CIA nouvellement privatisée sous Ted Shackley, qui produisit un exode de masse quand l'istrateur Stansfield Turner purgea l'agence en 1977 : George bush prendrait 26 agents majeurs avec lui dans les affaires bancaires à Houston la même année. La masse de "renégats et de mécontents" fut mise à disposition de la BCCI pour diriger ce que le Times qualifia de "réseau occulte" d'assassins et d'agents qui "combinaient l'espionnage avec des efforts pour contrôler une large portion de l'économie mondiale".
(...)
"Oliver North, Lake Resources of Panama and Iran-Contra, l'un des premiers d'une série de dessins sphériques montrant l'étendue globale de l' "entreprise" d'Oliver North et comment elle se relie à un réseau global d'espionnage privé, compagnies militaires privées, et entrepreneurs d'extrême-droite qui ont fait métastase dans les années 1980 après que les efforts de l'amiral Turner et de Jimmy Carter pour éliminer le cancer dans la CIA aient forcé un nombre d'officiers de l'espionnage à faire carrière ailleurs. Trento, cependant, n'examine pas la Black Eagle Trust, une source de financement pour l'Entreprise et, à approximativement 44 milliards, valant plus du double des fonds totaux de la BCCI. Lombardi commença à dessiner le système racinaire de l'Entreprise dans une série de dessins créés peu avant sa mort, mais l'information qui apparaît dans des dessins comme BCCI-ICIC-FAB, Version 3 ; George W. Bush, Harken Energy and Jackson Stephens CA 1979-90 ; et Rewald, Dillingham and Wong, Honolulu n'était pas encore publié en livre avant 2005, dans Gold Warriors de Sterling et Peggy Seagrave.
Avec Goerge Bush comme vice-président et Wiliam Casey comme directeur de la CIA, Trento dit que la branche exécutive se montrerait plus sympathique envers des méthodes d'espionnage plus sombres et moins conventionnelles. Ces développements eurent finalement des effets catastrophiques, aidant à établir les bases d'une quantité de sinistres activités clandestines et d'échecs politiques majeurs. Une liste raccourcie inclurait Operation Watchtower, le scandale Iran/Contra, et le développement d'al-Qaeda (au fur et à mesure que des indices supplémentaires émergent, ça pourrait inclure le développement de l'état islamique). "En plus de ces mauvaises pratiques d'espionnage, les US, maintenant largement dépendants de l'espionnage pakistanais et saoudien, perdirent non seulement l'aptitude mais la volonté de réunir des informations significatives au sujet de ces services d'espionnage qui agiraient comme des délégués dans la région," écrivit Trento. "Ces alliances nous impliqueraient en Afghanistan et dans la guerre Iran-Irak, et dans la séparation entre factions musulmanes. En septembre 2001, les services secrets saoudiens fournissaient virtuellement toutes les informations que nous avions sur al-qaeda et Osama bin-laden. Peut-être particulièrement important, l'alliance nos forcerait à détourner notre regard alors que les saoudiens finançaient la première bombe nucléaire islamique au pakistan et la distribution de cette technologie à travers le monde musulman jusqu'en Corée du nord."
(...)
"La chute de la banque commença en 1988 quand les officiers de la répression de la drogue arrêtèrent plusieurs dirigeants de mi-niveau de la BCCI suspectés de blanchir de l'argent pour le cartel de Medellin à travers une succursale à Tampa, Floride ; le manque d'enthousiasme du département de justice US envers cette affaire et le laxisme dans le traitement de la BCCI après ces accusations induisirent plus d'intérêt pour cette banque...." Coincidemment, Kerry partagea cet intérêt. Encore profondément impliqué dans les audiences de l'Iran/Contra, en 1991 il dénoncerait les enquêtes bâclées dans les années 80 concernant les méfaits financiers de l'état dans l'état du Texas et appellerait à leur réouverture. Soudainement, dans le groupe de jeunes gens de Sissy Farenthold, "tout tourna autour de la BCCI."
"Les racines de la BCCI offraient à Mark la promesse d' "authenticité" qu'il recherchait avidement. Elles s'enfonçaient profondément dans Houston - dans ce que les houstoniens appelaient la "Mecque" et son propriétaire, Khalid bin Mahfouz, "Versailles" ; jusqu'au Rectangle Doré du centre de Houston qui contenait, dans la plus grande proximité, les bureaux de George HW Bush, Salem bin Laden, Ghaith Pharaon, John Connally, la compagnie pétrolière de Bush Spectrum (plus tard réorganisée comme Harken Energy), et plusieurs banques impliquées dans la BCCI ; jusqu'aux magouilles immobilières de Connally, Adnan Khashoggi, Guillermo Hernandez-Cartaya, et Jeb et Neil Bush, ainsi qu'une mystérieusement agile compagnie de location aéronautique connue comme Skyways, faisant partie d'un réseau clandestin de la CIA basé au Texas, qui incluait des connections majeures avec la famille Bush.
Le propriétaire titulaire de Skyways était un associé proche de la famille bush nommé J.R. Bath, ancien pilote de jet et Falstaff du Hal de George W. du temps de son activité dans la garde nationale. Le réel propriétaire était Khalid bin Mahfouz, le seigneur de "versailles", qui était non seulement banquier de la famille royale saoudienne, mais l'un des majeurs de la BCCI. En été 1985, la banque familiale de bin Mahfouz, National Commercial, prêta 35 millions à Adnan Khashoggi, qui pompa simultanément plus de 60 millions des institutions de savings-and-loans du Texas pour financer des pyramides de Ponzi immobilières comme la Galleria. Les aventures financières de Khashoggi, pour lesquelles les contribuables américains payèrent la facture, étaient au coeur de ce que Joseph Trento appelait le nexus entre l'istration Bush-Reagan et les réseaux financiers privés de Kamal Adham : le lieu de nouvelles institutions de savings-and-loans qui émergèrent dans les années 80 et servirent à blanchir l'argent de l'espionnage. Le réseau privé américain qui fournit soutien et argent aux Contras était lié à Skyways."
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"Au début des années 80, le prix du pétrole avait déjà drastiquement baissé, et même les saouds commençaient à manquer d'argent. Le boom du Texas commençait à péricliter en 1982 avec l'effondrement de la Penn Square Bank à OKlahoma city, l'un des courtiers majeurs de contrats d'énergie douteux. A son tour, Penn Square ferma en mai 1984 la Continental Illinois de David Kennedy, partenaire d'affaires de Michele Sindona, et à l'époque sixième banque des USA, et la première à être considérée "too big to fail", une phrase popularisée dans les audiences du congrès sur la mission subséquente de sauvetage du FDIC.
Kennedy, qui était devenu l'ambassadeur de Nixon à l'OTAN en 1972 après son départ abrupt du Trésor, possédait 24,5% de la Banca Privata de Sindona et, de plus, était membre du comité d'entreprise de Fasco International Holding, la société holding du Luxembourg qui contrôlait la réinvention de la Franklin National Bank par Sindona (apparemment sans relation avec la Franklin Savings Association).
Peu avant que Franklin ne s'effondre, Kennedy approcha la R&ééserve Fédérale au nom de Sindona pour faciliter l'achat de 15% de la Bank of America, la plus grosse banque du pays à l'époque. Une catastrophe nationale fut évitée de justesse quand la Fed dit que Sindona devait vendre Franklin avant de pouvoir acheter B of A (heureusement, Franklin s'effondra vant que Sindona ait pu poursuivre ses plans). Kennedy ne fut l'objet d'aucune condamnation, ne serait-ce que parce que Sindona refusa de témoigner contre lui. Kennedy fonda et devint le pdg d' US-Taiwan Business Council.
A Taiwan, d'où les USA et l'allié de la CIA le généralissimo Chiang Kai-Shek avaient lancé des attaques pour reprendre la Chine aux communistes durant ses 27 années de règne, Kennedy retrouva son vieux partenaire Sindona en 1984, quand le fugitif italien devint "conseiller économique" du gouvernement taiwanais qui se lançait dans le jeu des banques offshore, "idéalement protégé contre les contrôles des échanges, le plafonnage des taux d'intérêts, les réserves minimum requises, et les impôts."
L'initiative taiwanaise fut assistée par des gangsters japonais compétents, Yoshio Kodama et Ryoichi Sasakawa, qui avaient fondé la Ligue Mondiale Anti-Communiste à Taiwan en 1967, un an après avoir obtenu l'assistance du président Ferdinand Marcos dans la "récupération" du trésor de guerre japonais dans les Philippines. Le pactole japonais, autrement connu comme Black Eagle Trust, valait 44 milliards en lingots d'or, pierres précieuses, artefacts en or, et autre butin majoritairement pillés lors du massacre de Nankin. Il servit à financer les opérations secrètes anti-communistes dans le monde entier, et l'expertise de Sindona permit de le faire fructifier. On peut noter que le général John K. Singlaub, chef istratif de liaison de Reagan dans l'affaire Iran/Contra, fut le président de la Ligue ANti-COmmuniste Mondiale de 1984 à 1986.
Sindona put rire le dernier lorsqu'en 1984, la FDIC dépensa 4,5 milliard pour sauver les dépôts de la Continental Illinois, afin de protéger le système bancaire des conséquences d'une fuite causée en grande partie par les mauvais prêts achetés à Penn Square, qui possédait plus de 2 milliards de prêts sans valeur venus du secteur de l'énergie. La Continental, stratégiquement choisie pour être la banque principale du Vatican et le porte-monnaie à travers lequel Gladio finançait le coup d'état des colonels en Grèce en 1967, était la sixième banque d'Amérique à l'époque.
D'abord présenté comme un cas particulier pour empêcher une fuite majeure de fonds interbancaires hors des banques américaines, le sauvetage devint une politique lorsque le contrôleur de la monnaie annonça que le gouvernement US garantirait tous les dépôts dans les grandes banques. "Too big to fail", la phrase créée et popularisée aux audiences de la Continental, était un don aux grosses banques, dont la moitié des fonds venaient de dépôts outre-mer sur lesquels elles ne payaient aucun frais d'assurance. Cela évitait également l'embarras de distinguer les dépositaires et donc de révéler que, à la recherche désespérée de dépôts en pleine récession, elles avaient fermé les yeux sur les sources les plus douteuses.
L'effondrement de Penn Square/Continental Illinois dévasta le système bancaire comme une balle de bowling. Une grande quantité d'institutions d'épargne et de prêts firent faillite après une série de modifications dans les lois fédérales et d'Etats qui leur avaient permis d'investir en dehors de leurs domaines habituels, et d'utiliser leurs fonds pour spéculer sur la hausse continuelle du prix du pétrole. De larges quantités d'argent - générées par des activités illégales comme par des trouvailles légitimes à la recherche de hauts rendements - étaient investies dans l'immobilier et faisaient monter les prix jusqu'à des hauteurs impossibles à maintenir.
Rien qu'au Texas, 15 banques d'épargne et de prêt, enflées par les manipulations d'investisseurs comme Adnan Khashoggi, le marchand d'armes et agent de la CIA qui devint connu comme le plus gros investisseur arabe dans l'immobilier aux USA, s'effondrèrent. Dans les années 70, une moyenne de 8 banques fermaient par an. En 1981, 10 ; en 1982, 42. En 1984 le nombre atteint 79, et doubla encore en 1985. Les paiements de la FDIC de 1934 à 1980 montaient à 500 millions. De 1981 à mi-1985, ils furent de 5 milliards. 800 banques US furent mises sur la liste à problème des agences de régulation.
En même temps, la récession US atteint son zénith, et la demande en pétrole s'effondra. Des experts complaisants déclarèrent que le prix descendrait à 25 dollars le baril avant de remonter, mais quand les revenus de l'Arabie saoudite chutèrent de 75%, elle ouvrit les vannes et inonda le marché mondial, juste au moment où Mark Lombardi ouvrait sa galerie à Houston. Elle dura six mois."