Festival de Cannes,  Premier jour

Festival de Cannes, Premier jour

14 mai 2025 (Modifié le 5 mai 2025)

3 minutes

Quelques mises en bouche bienveillantes avant le début des hostilités...

On est à Cannes bien avant d'arriver sur la ville. Parce qu'on réserve nos billets depuis 4 jours, à 7h00 chaque matin, qu'on a déjà fait un planning prévisionnel depuis un moment, et qu'on ne pense qu'à l'organisation du Festival. D'où l'échange amusant avec ma voisine dans le train, photographe bossant sur son logiciel de retouche d'images. Lorsqu'elle me demande où je descends, cette simple question me surprend tant il est évident pour moi que la totalité du train au départ de Paris n'a que la Croisette pour destination. C'est encore plus singulier lorsqu'elle me dit que ce n'est pas le moment pour aller à Cannes, que ce sera l'enfer, avant qu'elle comprenne que je m'y rends précisément pour rendre cette ville invivable à ses habitants. Il s'avère qu'elle est photographe gastronomique et qu'elle fuit le tapis rouge comme la peste. C'est probablement le dernier individu déconnecté du Festival à qui j'adresse la parole avant longtemps.


La matinée est consacrée aux ultimes réglages : er chercher l'accréditation, faire des réserves de nourriture industrielle à ingérer sans préparation ni réchauffage après la dernière projection de la soirée, et retrouver dans le Palais les connaissances de la presse. Le Palais des Festival a un petit air de colonie de vacances dans laquelle on retourne tous les ans, et où l'on retrouve les mêmes personnes avec le même plaisir, dont la joyeuse équipe de Réalisé sans trucage.


Les heureux élus ayant pu arriver assez tôt sur la Croisette ont toujours droit à une prestigieuse mise en bouche proposée par la sélection La Ruée vers l'or de Charlie Chaplin, dont on fête cette année le centenaire. L'hideuse affiche, potentiellement générée par l'IA, ne rend pas très enthousiaste sur l'époque contemporaine :



... Mais revoir le film permet de constater à quel point sa tendresse et son génie comique restent intacts et toujours aussi universels. Avant la projection, Thierry Frémaux demande à la salle comble de 1100 personnes combien de spectateurs n'ont jamais vu le film, et une forêt de mains se lèvent. Ils le découvriront dans les meilleures conditions possibles, au sein d'une audience hilare et attendrie.


                                   Chaplin devant le travail des graphistes du futur



Cette première journée est décidément placée sous le signe de la bienveillance, puisque le Festival, pour son Ouverture, propose pour la première fois de son histoire un premier film. Partir un jour d'Amélie Bonin est une extension de son court métrage éponyme de 2021.


La critique est en ligne et le film est dans les salles.






Au programme aujourd'hui : un portrait posthume, un thriller rural néerlandais, un gynécée allemand, un western vintage et une mère possessive.


Sergent_Pepper

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