Teenage Mutant Hero Turtles
6.3
Teenage Mutant Hero Turtles

Jeu de Palcom Software (1989NES)

D’écailles et de pixels

En 1990, la Turtlemania était à son comble, la série d'animation cartonnait, les figurines dérivées s'envolaient littéralement des rayons jouets, et le très bon film de Steve Barron venait de sortir.


Vendu à l'époque en pack avec la Nes, l'antique console 8 bits de Mario à l'origine des premiers tutos de plomberie sur écrans, ce premier TMNT me fait aujourd'hui l'effet d'une véritable madeleine vidéoludique. Ce fut en effet le premier jeu vidéo auquel je jouais aux alentours de mes 10 ans. J'étais déjà un petit amateur de pizzas et du dessin animé des Tortues ("Quatre guerriers d'enfer dans la viiille !). Et je me souviens tout autant de l'émerveillement que de la déception que m'avait procuré ce jeu de plateforme et d'action. Émerveillement dans le sens où c'était marrant de pouvoir diriger un petit bonhomme en pixels sur son écran de télé. Déception parce que le jeu se révélait particulièrement ardu pour un môme.

Qu'est-ce que ça faisait chier de ne pas avoir de checkpoint où recommencer les parties. Combien de fois ais-je lâché ma manette, dégoûté de la cruauté des développeurs...


Car oui, pas de sauvegarde ici, mémoire de console préhistorique oblige. La défaite du joueur ne pardonnait pas et l'on se voyait régulièrement retourner au tout début du premier niveau dès lors qu'on mourrait, peu importait notre progression. Si, arrivé à Shredder à la fin, vous vous faisiez latter la gueule par ce dernier, vous reveniez tout au début du jeu, obligé de vous retaper une heure de gameplay pour essayer de faire bouffer son casque à Shredder. Imaginez donc ma gueule alors que, parvenu à l'intérieur du technodrome, après avoir défoncé bon nombre de ninjas, droïdes et autres mutants, je me voyais échouer systématiquement à deux doigts de la fin.


Bref, on n'était pas dans Bioshock ou un GTA, où là on peu crever autant de fois qu'on veut, tout en mangeant quelques chips tranquillou d'une main.

Qui plus est, il y avait quelque chose de curieux qui se dégageait du graphisme et du level design. Un peu comme si l'univers de ces Tortues-là n'était pas vraiment le même que celui du dessin animé.

Sachant déjà qu'il existait une BD originelle, les Tortues Ninja ayant été créées par Kevin Eastman et Peter Laird comme un pastiche des comics dark de l'âge moderne tels Daredevil et Batman, mon flair de petit Sherlock me permettait de subodorer qu'il s'agissait ici plus d'une adaptation du comic (alors réputé violent et demeurant totalement introuvable en ) que du dessin animé. Il aura fallu attendre pas moins de trente ans pour voir enfin ce comic des années 90 bénéficier d'une édition française digne de ce nom dans des volumes vendus à 40 balles. Mais trop tard, le vieux quadra que je suis ne se ionne plus pour les Tortues. Les factures et les bricoles l'accaparent, c'est à peine s'il rêve encore des ruelles sombres de Gotham.


Et ce jeu alors ?

Difficile oui, agaçant certainement, mais addictif pour l'époque, et bénéficiant d'une bande-son entêtante et parfois même assez stressante (la musique accompagnant chaque boss). Mes ages préférés : celui où l'on se retrouvait à affronter un droïde glouton géant au fin fond d'un hangar du Bronx ou encore celui où l'on se lançait à l'assaut du technodrome. Ça, c'était de la flippe sous pixels dans des endroits glauques, loin des couleurs de la série animée, avec une petite ambiance dark SF en plus. Il y avait aussi ces phases vues du plafond où notre personnage déambulait tel un Link de Zelda à travers les ruelles new yorkaises, d'une bouche d'égoût à une autre.

Et ces pizzas, trop rares, qui suffisaient à remonter la durée de vie de votre perso, et donc votre moral avec.


Enfin, la couverture du boitier du jeu amalgamait les quatre tortues par le même bandana rouge. Là aussi, je finis par apprendre qu'il en était ainsi dans le comic d'origine, les quatres couleurs personnalisant Leo, Raph, Mickey et Donnie n'ayant été inventées que par le dessin animé pour aider les gosses à identifier chacun des quatre héros et, de la sorte, à assurer de meilleures ventes en jouets et autres produits dérivés.

La Turtlemania, que de souvenirs...

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le 15 mai 2025

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Buddy_Noone

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