South of Midnight étant un jeu à la durée de vie relativement faible, en faire sa critique sera également un exercice assez rapide à effectuer.
Le titre s’apparente à un platformer ponctué de quelques phases d’action. Or, n'étant malheureusement pas un grand amateur de jeux de plateformes j'aurait bien de la peine à juger la qualité de ces dernières. De mon point de vue elles manquent toutes un peu d'attrait quel que soit le jeu, donc mon avis concernant ce sujet ne vous aiguillera pas tellement. Quant aux phases d’actions, qui ne sont pas désagréables à jouer, elles restent malgré tout un tantinet datées et répétitives. Le bestiaire est composé, en tout et pour tout, de six mobs auxquels viennent s’ajouter une poignée de boss. Les combats ont tous lieu dans des arènes qui sont toutes identiques et qui sont disséminées entre deux phases de plateformes. Seules celles pour les combats de boss diffèrent, toutefois ne cherchez pas d’originalité chez ces dits boss, ils sont basiques au possible. Enfin les quelques pouvoirs que l'on gagne avec l'expérience sont assez sympas et permettent quelque peu de modifier le gameplay tout au long de l'aventure mais ils ne vont pas chercher très loin et ne révolutionneront pas le genre. On peut certes s’en servir en dehors des combats pour progresser et dénicher certains objets cependant tout est très balisé et rien ne demande trop de réflexion.
Au niveau de la technique, le jeu est fluide et c'est encore heureux puisqu'il s’agit d’un simple couloir. Néanmoins les animations de déplacement auraient mérité un peu plus de travail car ces dernières manquent cruellement de naturel. Les animations de combats en revanche sont relativement okay tiers.
L’histoire, quant à elle, tente tant bien que mal d’être originale, mais on se retrouve avec le genre de scénario et de lore que possèdent tous les jeux à petit budget qui n’y arrivent pas vraiment. A l'instar du récent Eternal Strands, ce titre nous ressort cette fameuse perturbation de la toile dont seule la tisseuse élue peut arriver à bout grâce à sa quenouille magique (oui... écoutez... ce n'est pas moi qui choisi les noms des objets). Le jeu essaie d'aborder plusieurs vraies problématiques sociétal mais le fait de manière trop superficielle à mon gout pour que cela puisse donner de la profondeur à cette narration. Les enjeux, mis en évidence dès le début du jeu, peinent à nous captiver et les dialogues sonnent toujours un peu creux. Malgré tout l'histoire se laisse suivre en particulier du à son irable enrobage.
Puisqu'en effet, c'est bien au niveau de sa direction artistique que tout l’intérêt de South of Midnight se révèle. La trame narrative s’apparente à une sorte de compte moderne fantasmagorique sur fond de sud profond des états unis, du bayou et de tout l’imaginaire qui en découle et le moins qu'on puisse dire c'est que le résultat est très réussi. Nos tribulations seront rythmées de rencontres avec des créatures mythiques tout droit sortis de l'imaginaire folklorique, toutes plus remarquables les unes que les autres. Seul défaut de cette DA : le studio a tenté de donner une dose d’originalité à ses cinématiques en intégrant un effet de Stop Motion, mais celui-ci n'était guère convaincant. Ajouter volontairement ce type d’effet sur des graphismes d'une œuvre vidéoludique peut avoir un certain intérêt sur un jeu comme "Harold Halibut" par exemple, dont le charadesign imite le modelage de "Wallace et Gromit". Cependant, point de visuels de type "pâte à modeler" ici, l’effet est donc assez superflu à mes yeux et donne surtout l'impression de jouer à 10 FPS (heureusement ce dernier peut être retiré lors des phases de gameplay). Enfin le principal point d’accroche que tout le monde aura avec South of Midnight se joue au niveau de sa bande son et, en particulier, ses thèmes musicaux que l'on doit à l'extravagant Olivier Derivière. Blues, jazz, Bluegrass, folk traditionnel sud-américains, airs de gospel et morceaux populaires permettent à cette BO de coller parfaitement et merveilleusement à l’univers et permettent surtout à nos tympans de se pâmer. S’il y’a un argument pour pousser les gens à jouer à ce jeu c’est bien celui-ci.
En résumé si vous n'êtes pas allergique aux jeux de plateformes et que vous aimez vous extasier sur une direction vraiment très artistique alors Midnight Sun saura vous contenter. Si malheureusement vous êtes plus du genre à rechercher un gameplay de qualité... ça risque d’être plus compliqué, on ne va pas se mentir.
7/10