J'aime me balader dans la montagne. Sentir l'air frais dans mes cheveux, gratouiller le bedou d'une marmotte et faire sans arrêt des rapprochements avec les jeux de Playdead sont des plaisirs de la vie dont je ne pourrait jamais me er. Mais lorsque des machines volantes se mettent à enlever des gens sans en faire une morale sociétale, je ne peux m’empêcher de m'exclamer "Mais... c'est pas comme Inside, c'est quoi cette arnaque?". Il faut alors que j'en sache plus...
Pour commencer, je suis en terrain connu par rapport aux mouvements de ce type de jeux (s'accroupir pour devenir plus furtif, courir pour sauter plus loin, parler seulement en onomatopées...), ce qui me permet de me raccrocher à ce qu'avait fait l'excellent Limbo, qu'absolument tout le monde a suivi par la suite. La continuité, c'est beau et ordonné, c'est un peu comme la montagne. Et puis paf, catastrophe, on me demande de contrôler un foutu chat.
Autant cette horreur lovecraftienne qui fait "Miou" est absolument adorable, autant cela fait un choc quand on se rend compte que l'animal arrive à clipper dans le sol ici et là, avant de mourir et de nous forcer à recommencer, alors que ce n'est même pas une caricature du capitalisme et de la folie humaine, comme l'aurait été un honorable cinematic platformer! Serait-je arrivé dans un point and click?!
Et pourtant, on s'y attache à cette boule de poils mystérieuse et à cette gamine qui recherche sa sœur dans des décors magnifiques. Les énigmes sont simplistes, voire un peu bugués, c'est vrai, et l'histoire ne prétend que rarement d'être plus intelligente que "Va chercher sœur là-bas", mais c'est une balade qui a son lot de surprises, de mécaniques plaisantes et d'idées malignes, s'éloignant des poncifs du genre qu'on été les jeux de Playdead, sans pour autant être déplaisant ou démodé.
Ce n'est pas parfait, ce n'est pas non plus innovant, mais c'est différent, et c'est souvent ce qui importe le plus.
Durant ce voyage, comptez entre 5 et 6 heures, Planet of Lana nous fait voyager autant en terrain connu que dans des tentatives de nouveautés qui sont plus que bienvenue. Le jeu n'est pas un sans-faute, certes, mais il nous offre une petite balade dans autre chose que des sentiers vus et revus de montagne, tel les endroits secrets que l'on peut trouver dans le creux d'une colline, où l'eau est froide à en choper une pneumonie, mais qui nous offre des souvenirs mémorables, aussi imparfait puissent-t-ils être.