MOHAA avec Half-Life font partie des deux FPS qui m'ont initié au genre. Même si l'expérience solo d'Half-Life m'a clairement plus marqué, MoHAA a été une de mes premières expériences de jeux en ligne.
Quand je pense à MoHAA, je me rappelle surtout des conditions désastreuses dans lesquelles je jouais. Mon ordinateur ? En fin de vie, tout simplement : Pentium 2 333 MHz, 96 Mo de RAM et une Voodoo Banshee, couplés à une connexion 56k. Résolution ? 640x480. les paramètres ? Tous sur low, évidemment. On scrolle parmi la liste des serveurs. Serveur US ? 1500 ms de ping. Russe ? 800 ms. Oh, tiens ! Un serveur belge avec seulement 400 ms ! Génial ! Oh non, déjà complet.
Quand enfin j'arrivais à me connecter, la vraie partie commençait : 10 fps, des mecs qui gankent, l'ordinateur qui ventile.
Premier frag, deuxième frag. L'adrénaline à 300%.
Toc-toc à ma porte.
— « Antoine, il est 17h30, j’ai besoin du téléphone. » (et oui à l'époque, la connexion 56k coupait la ligne téléphonique)
Fin de l’expérience.
Tout simplement mythique.
Malgré cette expérience originelle multijoueur absolument fondatrice dans ma vie de gamer, je me rappelle aussi d’un mode solo immersif et, surtout, de la scène du débarquement de Normandie, particulièrement mythique.
Y rejouer m’a fait sourire car cette partie est particulièrement catastrophique : framerate en chute libre, impossible de détecter la provenance des tirs, obligé de faire du "F5 + F9" pour progresser pas à pas.
Bref, rien de fantastique.
Toutefois, je reconnais que certaines missions sont particulièrement réussies. La mission nommée _Sniper Last Stand_ est particulièrement glaçante et nous fait bien ressentir une forme de danger. Plongé dans cette ville pluvieuse, on est à la recherche de snipers quasi invisibles.
Même si cela est un peu frustrant, la recherche de ces tireurs (qui spawnent de manière aléatoire, je crois) casse particulièrement bien la monotonie du reste du jeu.
Soyons clairs, MOHAA est un FPS linéaire et scripté classique. On avance, on tire, on avance, on tire, on pose une bombe, on fuit.
Toutefois, il y a quelque chose dans la direction artistique qui le rend particulier. Je suis particulièrement fan des missions dans la neige. Ce brouillard et cette teinte violette qui domine visuellement m’ont immédiatement séduit, sans vraiment comprendre.
Peut-être est-ce la réminiscence de That Which Gave Chase, un walking-sim (ou plutôt un lige-sim) à l’esthétique PS1.
MOHAA m’a aussi rappelé que je suis malheureusement très sensible à la cinétose (impossible pour moi les fast-FPS ainsi que les vieux FPS type Doom et Duke Nukem).
J’ai quand même réussi à le terminer en jouant en mode fenêtré, en TPS (oui, il est possible d’y jouer à la troisième personne en activant "cg_3rd_person").
Le terminer a été une épreuve particulièrement éprouvante, notamment au moment du port du masque à gaz.
Au final, quelques bons souvenirs remontent, mais rien ne restera du fait d’y avoir rejoué.