King Kong
6.3
King Kong

Jeu de Michel Ancel (2005GameCube)

Cette île...est fantastique !

S’il était de bon ton au début des années 2000’s d’accompagner chaque sortie de blockbuster au cinéma par son pendant vidéoludique, il était également de notoriété publique que ces adaptations ne brillaient jamais par leur qualité. Temps de développement sacrifié sur l’autel du calendrier de sortie, gameplay hasardeux, inspiration plus ou moins réussie... Le joueur ne peut généralement s’appuyer que sur le plaisir de retrouver l’univers qu’il apprécie pour se contenter du tout.

Toutefois, que se e-t-il lorsque réalisateur de film et développeur de jeu travaillent mains dans la mains ? C’est ce que King Kong - The Official Game of the Movie vous propose de découvrir.


Si l’on en croit la rumeur, c’est en jouant à Activision dont la licence lucrative promettait déjà une rentabilitée certaine). De fait, Ubisoft Montpellier s’attaque au projet, en collaboration avec Ubisoft Montréal.

Délivré auprès du grand public peu avant la sortie en salle, le jeu repend bien évidemment la trame du film. Ainsi on se retrouve à incarner Jack Driscoll, scénariste engagé par le cinéaste Carl Denham pour la réalisation de son prochain film qui promet d’être ce que le cinéma n’a jamais vu. Manque de chance, une tempête se déclenche à l’approche de Skull Island, lieu de tournage; et seule une poignée de membre de l’équipage se retrouve échouée sur l’île, sans possibilité de redre le navire le Venture. Et bien évidemment, tout ce petit monde va bien vite s’apercevoir qu’ils ne sont pas seuls sur cette île...


Cette mise en scène nous permet de percevoir déjà l’ambiance globale du film, ce qui sera d’ailleurs son plus grand atout. Echoué sur Skull Island, au coeur d'une nature sauvage à la faune résolument hostile, le joueur semble faire face à un véritable survival horror en vue FPS. Et cela commence tout simplement par un HUD totalement absent : ici, point de barre de vie, de minimap ou d’icône indiquant la localisation du point à atteindre. Vous n’avez même pas de viseur ! Eh oui, Ubisoft prend le parti de dénuder totalement son affichage pour une immersion accrue. Et cela fonctionne diaboliquement bien ! Les environnements étant résolument "couloirisés", on a de toutes façons aucun mal à s’orienter, seul ou en compagnie de quelques compagnons rescapés. Si aucun indicatif ne nous permet d’ajuster correctement notre visée (tout juste le doigt de Jack permettra de pouvoir ajuster le lancer), l’assistanat sait se faire suffisamment discret mais nécessaire afin que le joueur ne multiplie pas les coups dans le vide et puisse intuitivement toucher ses cibles.

Pour cela, Jack devra composer avec ce qu’il trouve sous sa main : quelques lances plantées de ci de là par les autochtones, ou faute de mieux des ossements (moins puissants, mais disponibles en quantité illimitée) récupérables sur quelques carcasses. De temps à autres, quelques armes à feu seront également disponibles pour apporter une puissance d’attaque bienvenue. Car bien vite, l’île nous fera bien comprendre que tout visiteur n’est pas désiré ici. Et si les scolopendres géantes se chargent déjà du comité d’accueil, les dinosaures s’assureront bien vite de prendre le relai !

Sans être particulièrement difficile, le jeu nous place tout de même aux commandes d’un héros bien plus fragile que ce à quoi on peut être habitué, si bien que trois ou quatre coups peuvent suffirent à mettre un terme à votre partie. Les ennemis n’étant eux non plus pas des plus résistants pour la plupart, l’équilibre des combats est donc vite trouvé, quand bien même vous ressentirez une tension bienvenue lorsque plus d’un de ces gros lézards se présentent à vous...

Assez réguliers, les affrontements s’entrecoupent avec quelques phases de progression simple. Ici, point d’artefacts à collectionner ou de région à explorer à 100%. Le titre respecte ses origines et nous propose avant tout de suivre une aventure en ligne droite. Cela e donc forcément par une durée de vie bien courte (comptez moins d’une dizaine d’heures), mais en contrepartie un rythme soutenu, particulièrement vers la moitié du jeu. Reprenant les grandes scènes du long métrage, on assistera à la traversée des brontosaures, mais aussi le face à face avec le V-Rex, jusqu’au sommet de l’Empire State Building bien sûr. De quoi vivre quelques moments forts donc, et c’est en cela que l’adaptation remplie toute son office. Et puisque l’on parle de temps forts, on ne peut évidemment pas oublier de mentionner les phases de jeux avec Kong.

Eh oui, le joueur pourra accomplir un véritable rêve en prenant le contrôle du singe géant pour quelques ages. En ligne droite, la progression n’est entrecoupée que de quelques rencontres, et libre à vous de faire résonner votre puissance. Kong distribue des mandales capables de mettre à terre un tyrannosaure, avant de le mettre à mort dans un clin d’œil direct à une fameuse scène du film. Mieux, le gorille peut profiter d’un mode berserker le rendant tout simplement surpuissant, et à même d’affronter seul tout adversaire.

Défouloirs assumés, ces moments de jeu permettent de proposer un gameplay différent, qui rompt avec la retenue adoptée par le joueur pour sa survie lors du contrôle de Jack.


S’il est donc plutôt efficace dans ses différentes propositions, le gameplay de Far Cry 2, mais permettra de piéger quelques ennemis ou de ralentir quelque peu une progression par ailleurs très linéaire. Afin de pouvoir se faciliter la tâche s’il se retrouve à court de munitions, le joueur pourra également utiliser quelques appâts pour détourner l’attention des animaux et les attirer ailleurs, ou bien éliminer l’un d’entre eux pour voir les autres venir se repaitre sur lui et oublier Jack pour quelques instants.

Mais sans possibilité de sauter, aucune phase de plateforme ou d’avancée plus verticale n’est proposée, aussi le sentiment de rail se fait assez vite ressentir. Le scénario étant séquencé en une quarantaine de très courts chapitres, cela permet toutefois d’équilibrer le tout, King Kong s’appréciant essentiellement par courtes phases de jeu.


D’un point de vue technique, le titre n’a également aucunement à rougir. L’ambiance est assuré tant par son gameplay comme nous avons pu le voir jusqu’ici que par une nature très bien mise en scène. Les tons bleu/gris tranchent avec la jungle luxuriante que l’on peut avoir l’habitude de représenter, et les espaces très cloisonnés à base d’éboulements rocheux ou de végétation étouffante renforce le sentiment d’isolement. On regrettera tout de même des textures bien baveuses vue de près, ce qui arrive somme toute assez régulièrement à cause de la vue FPS. Les animations sont en revanches plutôt bonnes, bien que très mécanisées dans la course de Ann par exemple, mais très appréciables lorsqu’il s’agit du déplacement tout en lourdeur du V-Rex ou des grands gestes de Kong (tout particulièrement lorsque l’on remarque l’opposition entre la violence de ses coups et sa délicatesse lorsqu’il s’agit de saisir ou de déposer sa belle). L’absence de bande son répétée, laissant place uniquement aux quelques échanges entre les personnages et rugissements de dinosaures de temps à autre, achève de renforcer cette impression de tension. Et ce, tout particulièrement lorsque Jack énumère d’une voix tendue le nombre de balles lui restant, palliant ainsi très astucieusement à l’absence d’inventaire.


En définitive, King Kong se présente comme une très bonne adaptation de son homonyme cinématographique. Par un accent mis avant tout sur l’ambiance, l’aventure sait embarquer le joueur pour quelques heures, certes, mais disposant de leur lot de moments marquants. Seul perdu dans la jungle, le joueur ne sera accompagné que du frisson de faire face à un couple de raptor n’attendant que l’occasion de lui sauter dessus, avant de pouvoir souffler manette en main en laissant Kong faire exploser sa rage. Les plus mordus trouveront d’ailleurs le plaisir à pouvoir refaire les niveaux qu’ils souhaitent afin d’alimenter un système de scoring permettant de débloquer une fin alternative.

Non révolutionnaire dans sa proposition, mais assurant un divertissement des plus efficaces, n’est-ce pas là tout ce que l’on recherche dans un titre du genre ?


7
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Créée

le 14 avr. 2025

Critique lue 15 fois

David_AVINENC

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