Kickstarté en 2014, InnerSpace promettait un jeu d'exploration dans une sorte de monde inversé où la mer est à la place du ciel. Vous êtes le drone d'un archéologue, chargé d'explorer les derniers secrets de cet univers étrange et de sa civilisation disparue. Dans les faits, la ballade va se dérouler dans des décors tellement abstraits que ça en ôte tout intérêt. On va se promener entre des choses vaguement organiques et des bidules qui ont l'air de structures où personne ne semble avoir jamais vécu, actionner des machins qui feront des trucs de lumière ou ouvriront des boyaux menant à la prochaine salle. On peut trouver ça poétique, zen et reposant, façon Abzû, mais à ce niveau de dépersonnalisation, on se demande un peu ce qu'on fiche là (même de votre copain archéologue, vous ne verrez que son sous-marin à vapeur qui tourne en rond). Les quelques éléments de lore sont à la fois simplistes, incompréhensibles et pas davantage intéressants alors que c'est la seule chose qui nous rattache à du concret. Votre drone va collecter au age des Reliques à tête de Joy-Con et des billes de lumière (appelées Vent...) qui serviront à les activer, certaines vous donnant des bonus ou de nouvelles voilures, mais ce dernier détail n'a aucun intérêt non plus puisque la seule voilure utile est celle qui permet de s'arrêter net pour changer de direction.
Pire même, l'abstraction est telle qu'on se demande bien quoi faire, dans quelle direction aller, comment ça marche ? On arrive ainsi à se retrouver bloqué dans un jeu pourtant pas complexe.
Au bout de 6 heures de jeu finissant dans l'ennui, on se dit que les moments de grâce auront été rares, le meilleur étant sans doute ces espèces d'oiseaux qu'il faut suivre pour les emmener débloquer la suite de l'aventure, et qui produisent une musique de plus en plus complexe quand on se trouve dans leur traîne.