Sorti à l’origine en 1987 sur Famicom, Final Fantasy a eu le droit à de nombreuses versions, dont sur PS1, GBA ou PSP. Square Enix remet le couvert avec une nouvelle version. Fini les jolis graphismes, bonjour les gros pixels bien baveux. Ici, on est retrogamer ou on ne l’est pas. Alors que la HD-2D commence à faire son petit bonhomme de chemin, place à un jeu dans son jus, mais avec une petite vidange au age. Est-ce de la feignantise ou une bonne idée ?
N’ayant pas fait Final Fantasy, tout fut une découverte pour moi. Le jeu débute en nous demandant de choisir quatre personnages et de les associer à une classe parmi les six disponibles. Puis, il nous balance dans un monde sans contexte au préalable. Après quelques dialogues et quelques recherches, on comprend plusieurs éléments. La magie s’achète. On comprend assez vite pourquoi cette idée n’a pas été conservée dans les jeux à venir. Si un personnage meurt, il ne peut être réanimé que par magie (plus tard dans l’aventure), queue de phénix (on n’a pas de thune au début) ou contre une somme plus raisonnable à l’église. Là aussi, on comprend vite pourquoi cette idée n’a pas été gardée. L’histoire est banale, mais a le cran de proposer un petit twist à la fin. La progression est fluide. Même ça peut arriver, on est rarement perdu. Les PNJ nous donnent des informations dans tous les sens, il faut réussir à les retenir pour s’en servir au moment opportun. Enfin, le système de combat non plus n’a pas été gardé en l’état dans les futurs opus, et heureusement. On choisit les actions de nos quatre bonhommes et l’ordre d’action est aléatoire. Autant dire que par moment, il faut à la fois miser sur l’audace et la chance.
Cette version Pixel Remaster ajoute quelques éléments qui permettent de rendre le jeu plus viable aujourd’hui. Première bénédiction : la possibilité d’annuler les combats aléatoires. Quand on a besoin de faire un demi-tour et que ça sent le roussi, c’est un bonheur de pouvoir partir et recommancer le donjon sans devoir reprendre à perpète. Le jeu nous offre aussi une map et une worldmap. Bien que cette première aurait pu afficher plus de choses, elles restent bienvenues dans de nombreuses situations pour ne pas se perdre. La possibilité de er les combats en automatique nous fait gagner un temps monstrueux. De plus, les graphismes sont réellement appréciables et propres. De même, les compositions originales de Nobuo Uematsu sont remarquables, le travail de réorchestration vient les embellir. Grâce à tout ça, le jeu est plus agréable à jouer en un peu moins de 10h. Je regrette que les ajouts de la version GBA n’aient pas été conservés, comme le donjon bonus.
Bref, Final Fantasy Pixel Remaster met en valeur un jeu culte. Certes, il a quelques rides, mais la chirurgie a réussi à rendre l’aventure viable avec un minimum de confort. Il y a visiblement peu de changements avec le jeu d’origine sur le fond, mais sur la forme, c'est impeccable. Je ne sais pas s’il s’agit de la meilleure version pour découvrir le premier épisode de la série. Cependant, on a là une version tout à fait acceptable si on est peu emballé par la poussière des autres versions.