Après l’enthousiasmant et atmosphérique Limbo suivi de l’incroyable Inside, Jeppe Carlsen (l’un des trois papas des deux jeux cités) revient avec Cocoon, un jeu qui reste fondamentalement très similaire aux deux précédents, la luminosité et les couleurs en plus.
Gameplay
Etant derrière le gameplay d’Inside et Limbo, Jeppe a su garder ce qui faisait la moelle épinière, très solide, des précédents jeux. Simple, naturel et intelligent, le gameplay de Cocoon s’imbrique parfaitement dans son univers. Encore une fois, un exemple parfait du « Show don’t tell » : tout est dit via l’univers, petit à petit la physique et les lois de Cocoon deviennent claires et ce, sans tutorial et sans aucun texte. Là est la différence fondamentale avec Sommerville (autre jeu de l’un des créateurs de Limbo et d’Inside) dont la science du gameplay et du level design est bien en deçà. D’ailleurs, les quelques boss qui parsèment Cocoon sont, je trouve, franchement réussie.
Univers
Mais c’est surtout via son univers que Cocoon brille. Une sorte de monde organico/insecto-futurisque, cohérent, original et très réussi. Le mélange entre les éléments mécanique et organique rend le tout très rafraichissant. Par contre, comme dit plus tôt, rien n’est expliqué, tout est à interpréter (comme dans les deux précédents jeux) – n’attendait pas de finir le jeu avec des réponses à vos questions (ce qui pour moi reste une qualité mais autant prévenir). La BO quant à elle est discrète, efficace et de bonne facture.
Faiblesses
En somme, Cocoon est très bon mais loupe l’excellence pour des raisons difficilement discernable tant, sur papier, la chose semble maitrisée et de haute volée. A mon avis, les faiblesses du jeu sont les suivantes : premièrement, le joueur n’est jamais vraiment impliqué dans la quête du protagoniste principal. On sent que quelque chose d’important ce trame mais la résolution de cette trame ne nous fait pas grand-chose au final. L’univers est tellement différent du nôtre, ces enjeux tellement obscurs qu’on s’en fout (et c’est bien normal, nous sommes humains après tout). Encore une fois, l’univers est excellent mais, malheureusement, peine à nous impliquer. A l’inverse, l’implication est directe et totale dès le début d’Inside qui bénéficie, en plus, d’éléments mystérieux qui nous pousse à en voir la fin. Ici, le jeu mise tout sur notre curiosité et notre capacité à l’émerveillement (des forces pas aussi motrices que la peur ou le mystère). Deuxièmement, les énigmes sont certes bien faites, malines et, en théories simple, malheureusement dans les faits leurs complexités (la juxtaposition excessive d’éléments simples) faits qu’elles peuvent devenir finalement assez déplaisantes à résoudre. Rarement durant Cocoon, j’ai été véritablement satisfait en résolvant les énigmes proposées. Après je ne suis pas forcément un grand fan de jeux d’énigmes.
Conclusions
Un jeu excellent sur papier qui devient très bon en pratique par un manque de psychologie – trop confiant dans sa proposition, le jeu oublie d’investir le joueur en risquant de le perdre dans son univers ou dans la complexité et répétitions de certaines énigmes. A essayer tout de même !