Trois épisodes de la prolifique série Castlevania sont sortis sur Game Boy Advance entre 2001 et 2003 : Circle of the Moon, Harmony of Dissonance et Aria of Sorrow. Mais contrairement à ses deux successeurs, Circle of the Moon a bien mal é l'épreuve du temps. Explications.
Lorsqu'il sort en 2001, Circle of the Moon possède de multiples avantages : c'est le premier Castlevania 2D depuis quatre ans, il succède au fameux Symphony of the Night dont il reprend la nouvelle formule à succès (Action/Plate-forme/Exploration à la Metroïd) et son développement sur la récente portable Nintendo excusent à l'avance ses faiblesses technique. Résultat, le jeu est très attendu, acclamé unanimement et les puristes le considèrent encore aujourd'hui comme l'un des meilleurs opus de la série.
Ça, c'était avant. Car découvrir Circle of the Moon en 2016 s'avère un peu moins agréable tant les défauts du jeux sont flagrants.
Première impression, les graphismes sont pauvres et la GBA n'est pas en cause car les épisodes suivants auront une tout autre allure. Pour le moment, il faut se contenter d'environnements peu variés, peu détaillés et les monstres sont à l’avenant (les redites sous de nouvelles couleurs sont nombreuses). A noter que la palette de couleur est trop sombre et manque de contraste même avec un écran rétro-éclairé. Côté Musique, on découvre peu de partitions remarquables capable de vous rester en tête : étonnant car la série Castlevania est pourtant réputé dans ce domaine.
Le jeu est difficile mais uniquement parce qu'il est mal équilibré à plusieurs niveaux. Le gameplay d'abord, car quel que soit votre skill, un grand nombre de blessures sont impossibles à éviter du fait de la taille de l'écran et de la jouabilité raide, inspiré des épisodes 8-16 bits, qui rendent difficile l'anticipation et l'esquive. Ainsi on touche souvent un projectile ou un monstre volant présent hors de l'écran et qui apparaît soudain sur votre trajectoire. Ensuite le levelling est en dent de scie et il faut plusieurs fois s'arrêter farmer pour gagner des niveaux et réussir à progresser. Ajoutons au tableau une gestion des objets plus qu'imparfaite, car si on peut accepter de devoir tuer 20 monstres pour obtenir un objet, on comprend moins que celui-ci soit souvent inutile, comme ces potions qui rendent 20HP sur une barre de vie de 500 (au milieu du jeu), sans qu'aucun marchand ne permette de compléter notre maigre inventaire.
Principale originalité du jeu par rapport aux autres épisodes de la série, le système de cartes s'avère une bonne idée mal réalisée. Ce système promet une centaine d'armes et boucliers différents (feu, glace, électricité... évidemment inspiré de Pokémon sorti à la même époque), mais les cartes sont encore plus rares que les autres objets (5 sur 20 à la moitié du jeu) et les 5-10 secondes nécessaires dans le menu pour changer de "deck" empêchent tout dynamisme : on garde donc le même combo la majorité du temps.
Voilà les principaux défauts d'un jeu bien en deçà de sa réputation, qui apparaît comme un brouillon - alors qu'il succède à Symphony of the Night - essentiellement à cause d'une mauvaise adaptation aux spécificités de la portable Nintendo (jouabilité et taille de l'écran). Ironie du sort, son successeur, Harmony of Dissonance, sera mal vu des puristes pour des raisons bien moindres alors qu'il corrigeait tous les défauts précités. Qui a dit : histoire classique ?