Avowed avait tout pour être un grand RPG : un studio réputé, une inspiration solide, et une ambition claire. Et pourtant, après avoir terminé le jeu en difficulté maximale, une seule question me hante : comment a-t-on pu en arriver là ?
Un jeu inspiré, qui part d’une bonne idée
Avowed est un RPG qui s’inspire de Baldur’s Gate 3 à bien des égards :
- Un système de camp clairement inspiré du jeu de Larian.
- Trois petits mondes ouverts séparés.
- Une aventure accompagnée de compagnons (que vous pouvez également romancer de la même manière).
Là où ce jeu a voulu se différencier, c’est en proposant une expérience en temps réel, plutôt qu’un système de combat au tour par tour. Sur le papier, c’est une excellente idée : un mélange entre Skyrim et Baldur’s Gate 3, réalisé par Obsidian, le studio derrière Fallout: New Vegas ???
Et là… c’est le drame.
Un monde sans vie
Si les mondes de Baldur’s Gate 3 et Skyrim fonctionnent aussi bien, c’est grâce aux détails qui les rendent vivants :
- Les PNJ qui se déplacent, discutent, interagissent entre eux.
- Des dialogues en fond qui renforcent l’immersion.
- Des événements aléatoires qui surprennent le joueur.
- Des conséquences visibles à nos choix.
Dans Avowed, tout cela est absent.
Les PNJ sont figés. Ils bougent légèrement les lèvres, mais aucun son ne sort de leur bouche. Ils n’interagissent ni entre eux, ni avec le monde. On ne peut même pas leur parler en dehors des dialogues scriptés.
L’exploration est sans intérêt : les seules récompenses sont des combats se terminant sur des coffres génériques remplis d’objets sans histoire. Rien ne se e dans ce monde, aucune quête ne survient spontanément. Tout est figé, vide de sens. Pourquoi se battre pour ces PNJ ? Pourquoi s’investir dans cet univers qui nous rappelle sans cesse qu’il n’a pas de vie ?
Même les plus beaux décors ne parviennent pas à masquer ce vide.
Un gameplay rigide et sans profondeur
Les combats sont lourds et rigides, quel que soit le style de jeu adopté.
La difficulté est mal équilibrée : le premier quart du jeu est artificiellement difficile (vous infligez peu de dégâts, tandis que les ennemis ont trop de PV), puis le jeu devient beaucoup trop facile.
Les ennemis sont peu variés et ne nécessitent jamais d’adaptation. Quel que soit votre style de combat, vous n’aurez aucune raison de changer de stratégie.
Les compagnons sont inutiles :
- Ils meurent rapidement.
- Ils infligent très peu de dégâts.
- Leurs améliorations sont limitées.
- On ne peut même pas modifier leur équipement, un élément qui aurait pu enrichir le gameplay.
Un scénario et des dialogues génériques
Les dialogues sont convenus et prévisibles. Tellement prévisibles, en fait, que vous pouvez deviner ce que chaque personnage va dire avant même qu’il ne parle.
Les personnages ont un design fade, voire repoussant (mention spéciale pour cette race au visage poilu). Leur personnalité est plate, sans relief.
Des mécaniques de RPG mal pensées
Il y a cette impression que les développeurs ont ajouté des mécaniques qu’ils ne comprennent pas :
- Pourquoi avoir un système de poids d’inventaire si l’on peut envoyer nos objets au camp instantanément ?
- Pourquoi implémenter un système de crochetage si l’on n’a pas besoin de crocheter manuellement ? Appuyer sur un bouton après avoir dépensé de l’or, ce n’est ni stratégique, ni amusant.
Un RPG sans âme, un jeu sans intérêt
Avowed m’a laissé totalement indifférent. Malgré quelques décors inspirés, tout n’est que plateaux vides, sans âme.
L’ennui grandit au fil de l’aventure, car le gameplay est une boucle répétitive sans évolution. Aucune mission originale ne vient briser cette routine.
Le pire, c’est que le jeu n’a pas tant de quêtes que ça, et pourtant j’ai rencontré cinq quêtes buggées, impossibles à terminer. Frustrant, surtout pour un jeu aussi cher et aussi court.
80€ pour 40h de vide
80€ pour un RPG qui se termine en moins de 40 heures, rempli de contenu sans substance, sans aucune qualité propre qui pourrait attirer de futurs joueurs.
Il ne fait qu’imiter des éléments d’autres jeux qu’il ne maîtrise pas.
On ne retiendra d’Avowed qu’une chose : son absence de vie, qui le condamne à l’oubli.