Ripleytitif
Alien Isolation était dès son annonce un jeu au potentiel très élevé : on incarne la fille d'Ellen Ripley, Amanda, perdue sur une station spatiale (Sébastopol), pourchassée par un seul et unique...
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le 17 oct. 2014
51 j'aime
12
Si il est un type de jeu qui m'a toujours plu, grâce à sa capacité à mettre en place une ambiance forte, c'est bien le jeu d'horreur en première personne. SOMA, Amnesia, Resident Evil 7, Layers of Fear, Bioshock, pour n'en citer que quelques uns, sont des jeux qui me restent en mémoire.
Alien : Isolation a une identité très forte, et à l'instar de sa conception sonore, le pendant visuel du jeu est une parfaite continuité du matériel original. On peut s'en apercevoir dés les cinématiques d'entrée, avec par exemple l'intro de la 20th Century qui s'affichent dans un style rétrofuturiste du meilleur goût. En fait, tout l'aspect artistique est si impeccable qu'il sauve largement le jeu de ses défauts, dont je parlerai en détail plus loin. Chaque décors rappelle la série de film, et c'est un véritable plaisir que de parcourir les couloirs de la station spatiale Sevastopol. Des postes de sauvegarde aux synthétiques lowcost habitant le lieu, le style rétro est très cohérent, et certains panoramas sont tout simplement magnifiques (je pense notamment au réacteur, et aux vues sur la géante gazeuse et son soleil). Le tout est accompagné de thème musicaux très justes. Le design sonore des machines qu'on active, les ordinateurs qu'on consulte, les IA qui se parlent entre elles, tout sonne vrai dans un univers dominé par un Alien rappelant sans mal le premier film.
Malheureusement, si je suis toujours sensible aux partis pris artistiques de ce genre de jeu, j'ai parfois plus de mal avec les choix de gameplay et de level-design. Ainsi, je trouve toujours ridicule les moments pendant lesquels notre héros doit ramper entre des débris qui forment LE age salvateur, aussi beaux soient-ils ; s'insérer dans une bouche d'aération juste à sa taille, placée à coté du couloir effondré, comme par miracle ; grimper une échelle qui se brise au dernier moment, avant d'activer un automate qui soulève exactement le bout de décor qui cachait la clé nous permettant d'ouvrir la seule porte encore fonctionnelle du lieu.
Ces moments "jeu vidéo" qui me sortent de mon immersion, sont souvent combiné à des facilités du genre "table renversée au milieu du chemin = mur infranchissable" alors qu'on nous propose de grimper des échelles et de ramper dans des conduits. Cette paresse est parfois combinée à un gameplay limité, réduisant au strict minimum notre capacité à interagir et modifier notre environnement. Cette limite n'est pas forcément rédhibitoire, dans le sens ou le récit n'est pas toujours servi par une pléthore de mécaniques compliquées. Si l'on prend l'exemple de SOMA, le gameplay est limité, mais le jeu en lui même raconte bien son histoire, pas besoin de décors destructibles ou de milliers d'armes.
Si j'évoque tout ça, c'est parce qu'Alien Isolation est un de ces jeux qui combinent le meilleur et le pire de son genre. Un arsenal varié, mais en grande partie inutile. Des environnements magnifiques et rendant hommage aux films de la plus belle des manières, couplés à un level design absurde, faussement fonctionnel. Un ennemi principal iconique, mais rapidement agaçant et parfois omniscient, parfois complètement aveugle. Un scénario génial, mais tiré en longueur.
Et parlons en de cette longueur. Arrivé à la fin du jeu, il est temps d'évacuer la station. Presque entièrement dépouillée d'équipements, notre héroïne se retrouve dans une section avec l'Alien comme seul ami. La porte de sortie demande une carte, se trouvant à l'opposé de la section. On marche donc accroupi jusqu'au cadavre de son propriétaire, alors que l'entrée de sa pièce est simplement bloquée par une table renversée. Pas le choix, on e dans le conduit de ventilation "judicieusement" placé à coté. On arrive finalement au saint Graal. Retour à la porte, on insère la carte et boum, le courant lâche, nouvel objectif : retourner au cadavre, pour activer le générateur qui tournait bien gentiment juste avant. Rebelote : couloir -> Alien -> placard -> ventilation -> générateur -> Alien qui apparait juste devant vous -> recharge de sauvegarde -> ventilation -> Alien -> couloir -> porte. Enfin fini ! Ha bah non ! L'alien était dans le conduit au dessus de vous, il vous capture, et c'est reparti pour une section d'infiltration comme déjà subie auparavant. Le tout est en plus ralenti par l'alien qui nous poursuit, nous poussant parfois à nous cacher de longues minutes dans une armoire ou sous une table.
En plus de ça, plusieurs ages apportant des modifications de gameplay (comme les sorties extravéhiculaires, qui sont encore plus lentes) sont surexploités. En gros, on a l'impression que les dev ont voulu montrer leurs magnifique décors le plus possible, en étendant chaque phase, quitte à faire des allers-retours au sein de chaque section, jusqu’à l'indigestion.
C'est pour ça que je n'ai pas su finir le jeu, alors que j'étais proche de sa fin. En regardant quelqu'un terminer le jeu sur youtube, j'ai compris que continuer allait probablement faire du mal à ma santé mentale, j'ai donc préféré me préserver. Le jeu en lui-même est assez bon, mais il est largement desservi par cette envie de tout étendre en longueur, quitte à ennuyer.
Créée
le 28 mars 2022
Critique lue 59 fois
Alien Isolation était dès son annonce un jeu au potentiel très élevé : on incarne la fille d'Ellen Ripley, Amanda, perdue sur une station spatiale (Sébastopol), pourchassée par un seul et unique...
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le 17 oct. 2014
51 j'aime
12
Ayant des avis très soft sur les jeux vidéo, j'étais parti d'un constat, certes amer, mais avant tout humain, sur Alien Isolation pendant sa présentation : "C'est de la merde" me suis-je alors...
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le 25 oct. 2014
39 j'aime
5
Cas difficile que celui de l'élève Alien : Isolation. [SPOILER] D'un côté on a la promesse, 100% tenue, de faire honneur à la licence, de traiter enfin les films tels qu'ils sont : des oeuvres...
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le 4 janv. 2015
18 j'aime
Soyons honnêtes : j'ai voulu écrire cette critique uniquement pour caler le jeu de mots que vous pouvez lire en titre. Zéro honte, maintenant, j'ai aussi envie de faire er mon amour pour ce film...
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le 27 oct. 2020
4 j'aime
1
Un excellent film comique que le Moi de 2005 a enchainé tous les soirs pendant 1 mois, au point que le DVD en a souffert (sans parler des années qui ont suivi). Ce mois diabolique à eu un impact non...
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le 10 sept. 2020
2 j'aime
5
Gantz m'a toujours été recommandé par pléthores de gens. Je l'ai enfin lu, et, le tout étant assez frais dans ma tête, je ressens un besoin de préciser ce que j'en pense. Comme peux l'indiquer ma...
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le 19 nov. 2021
1 j'aime