Yesterday c'est le bébé des deux valeurs sûres du cinéma anglais, qu'on n'aurait jamais vu s'associer : Danny Boyle et Richard Curtis. Donc en gros Hugh Grant qui se fait un fix d'héroïne. On n'aurait jamais imaginé celui qui a signé Trainspotting, petits meurtres entre amis ou encore 28 jours plus tard, réaliser un film écrit par l'auteur de 4 mariages et un enterrement ou Love Actually. On se dit que l'un va prendre le dessus sur l'autre, on se dit que quelque chose va forcement foirer... Et ça foire pas ! C'est même exactement l'inverse, l'association est tout simplement magique et tire le meilleurs des deux artistes, c'est comme si Paul McCartney rencontrait John Lennon. Une évidence.
On capte vachement la patte des deux cinéastes, qui sont majeurs dans l'industrie du ciné Britannique. Aucun n'écrase l'autre. On ressent bien le pessimisme, le héros bancal et un peu christique de Danny Boyle, et toute sa mise en scène virtuose, mais Richard Curtis a réussi à insuffler l'espoir et la vie, souvent les grands absents des films de Boyle. Il livre d'ailleurs un scénario assez proche de son dernier film en tant que réalisateur, un film un peu boudé qui s'appelle Il était temps où il osait déjà la flamme du fantastique et de l'irréel dans un monde pourtant en tout point similaire au notre. Si vous ne l'avez pas vu, je vous le conseille vivement.
Yesterday, c'est l'histoire incroyable de Jack Malik, un musicien qui n'arrive pas à percer, qui va se réveiller dans un monde où les Beatles n'existent pas, où ils n'ont jamais existé.
On va out de suite abordé la question qui fâche : Alors non, ce n'est pas du tout un plagiat / remake de Jean-Philippe. Effectivement le postulat de départ est très proche, mais il y a des éléments qui viennent rapidement s'ajouter qui ne sont pas forcément révélés dans la bande-annonce. Il ne s'agit pas que d'un monde sans les Beatles. Il s'agit d'un monde différent, dans lequel certaines choses n'ont jamais existé. Et il se trouve que parmi ces pertes, c'est celle des Beatles qui va profiter au héros, et je dis bien « profiter », c'est ça qui va directement éloigner Yesterday de Jean-Philippe. L'argument n'est pas du tout le même : le héros ne cherche pas à retrouver les Beatles, il et qu'ils n'existent pas et va s'approprier les œuvres. Le propos ici, c'est les chansons, pas les Beatles. C'est presque un pamphlet sur le plagiat, car il soulève une question forte : même si dans ce monde c'est légal car les Beatles n'ont jamais rien déposé, est-ce que c'est moral pour autant ?
Pour finir, un mot sur le casting, on retrouve Lily James, de Downtown Abbey ou encore Mamma Mia ! 2, et Ed Sheeran qui joue son propre rôle, mais surtout on découvre du sang neuf, Danny Boyle expliquait qu'il leur fallait clairement une star, mais après des castings à rallonge, ils n'ont pas trouvé une star dans le sens des studios, ils ont trouvé Himesh Patel, qui n'était pas encore une star yesterday, mais qui en sera une à coup sûr tomorrow.