A sa mort, l'auteur de la pièce Eurydice convoque ses comédiens et comédiennes à assister post-mortem à une représentation de la pièce par de jeunes acteurs. En les voyant jouer, les souvenirs vont refaire surface.
Je pense que pour vraiment apprécier ce film à sa pleine valeur, il faut avoir un affect pour le théatre, ce qui n'est malheureusement pas mon cas. J'ai déjà vu quelques pièces, et rien à faire, j'ai du mal avec les jeux affrétés, empesés, où chaque réplique semble déclamée à la postérité. Alors que par exemple, si je lis les textes de Molière, ça marche, mais sur scène, j'ai du mal. Idem pour Cyrano de Bergerac et ainsi de suite...
Mais en voyant ce film, l'avant-dernier d'Alain Resnais, on voit que c'est un homme qui aimait le théatre, qui profite de la liberté offerte par le cinéma pour faire de la belle mise en scène, et offrir un écrin à ses acteurs, que je trouve souvent touchants. Car outre sa troupe habituelle, on retrouve Anne Consigny, Anny Duperey, Michel Piccoli, Michel Vuillermoz, Mathie Almaric.... et la version contemporaine d'Eurydice, filmée par Bruno Podalydès (son frère est le fameux dramaturge décédé) propose entre autre Vimala Pons.
J'aime bien ce mélange des genres où l'influence de la pièce se fait sur les acteurs, qui se laissent porter au départ par le texte en le récitant en même temps que la captation, puis se font déborder en mélangeant réalité et fiction, d'autant plus que tout le monde joue ici son propre rôle.
On peut penser aussi à Sacha Guitry dans le sens où il y a un seul décor, une immense maison, mais Vous n'avez encore rien vu appartient totalement à Alain Resnais qui avait une liberté folle, et ça je ne peux le nier. J'en veux pour preuve que Les herbes folles, sorti en 2009, était un très beau film.
Mais là, de par le sujet, j'avoue avoir eu un peu plus de mal, mais conviendra sans nul doute aux amateurs des planches.