Comme à son habitude, Pedro Almodovar filme son amour des femmes... Dans le monde enchanté de Volver, elles sont pourvues de toutes les qualités du monde : solidaires, responsables et débrouillardes comme pas deux. Les hommes, eux, sont absents, morts ou ne raisonnent qu'en fonction de leur entrejambe. D'ailleurs, ils sont presque subsidiaires dans le film, si ce n'est en filigrane, déclencheur de tous les maux...
Tout ça est tourné avant #metoo, donc on ne peut pas taxer le film d'être opportuniste. Mais quand même, le discernement et la subtilité ne sont pas précisément ses qualités premières...
Sur le reste, Volver est agréable, sympathique sans être inoubliable. Comme Almodovar a malgré tout son petit talent de conteur, on déroule tout ça avec plaisir sans s'ennuyer une seconde.
Maintenant, il est loin le temps de Matador quand Pedro mettait en scène des relations hommes-femmes carrément tordues, et voyait la sexualité comme un combat limite pulsionnel. Pedro a jeté l'éponge depuis longtemps, il fait du ciné fastoche parce qu'il est doué. Et si Volver reste sympa, tout ça n'étonne plus guère.