Le premier mot qui me vient à l'esprit, c'est grandiose, un souffle épique enveloppant la somptueuse réalisation d'un cinéaste inspiré comme jamais dans une mise en scène qui recèle des trésors de créativité visuels et sonores sur une musique quasi wagnérienne.
Et puis le film est porté par l'interprétation exceptionnelle de Giovanna Mezzogiorno, une Ida frémissante de ion face à cet homme arrogant qui la fascine et l'éblouit, déjà possédé par la rage de vaincre : des étreintes volées au temps, arrachées de haute lutte, que lui consent le futur Duce, sûr de son pouvoir.
Mais Ida deviendra au fil du temps la femme à cacher puis à abattre, celle qu'on internera de force, celle à qui l'on enlèvera son fils Benito le bien nommé, l'intensité des sentiments s'exprimant tout entière dans son regard clair, farouchement déterminée toutefois à faire triompher sa vérité de femme bafouée et meurtrie.
Belle prestation aussi de Filippo Timi, Mussolini père et fils, et un numéro saisissant de ce dernier mimant son propre père : visage de fou grimaçant qui tenait entre ses mains le sort de tout un peuple.