Y a des phrases qui font réfléchir quand même, et je dois dire que je ne m'attendais pas à ce que Nietzsche s'applique à Venom mais comme quoi tant que la vacuité existera tu pourras toujours combler le vide avec des mots.
Le film commence avec l'entrée foireuse dans l'atmosphère d'une navette spatiale en CGI moche, de toute évidence designée par le fils du stagiaire fx, et son crash dans une forêt malaisienne. Crash de bledard s'il en est, parce qu'à quand bien même on l'a vu foutre le feu à la moitié de la forêt un plan avant, le plan d'après y a des arbres et des lianes dessus genre la navette c'est un tombeau maya de Tomb Raider.
L'un des quatre symbiotes qu'elle contenait s'enfuit, et si à ce moment là tu te dis : "Ah putain, c'est Venom !" ben t'as perdu tu peux sortir de la salle, en fait c'est Riot qui va vivre ses aventures de symbiote de son côté tranquilou durant la moitié du film, pendant qu'il va se er des trucs à San Francisco lui il sera en train de bouffer des brochettes d'anguilles en Asie, clairement il est dans un meilleur film que son poto Venom parce qu'en Amérique, putain on se fait chier.
On suit Eddie Brock, interprété par el famoso Tom Hardy et son jeu d'acteur de punk à chiens en pleine amertume houblonnée de l'entre deux canette d'Atlas, l'occasion de voir que le sommet de sa carrière c'était dans Mad Max quand il ouvrait pas sa gueule. Eddie donc, est un journaliste d'investigation de l'extrême avec sa propre émission et tout, dans laquelle il défend la veuve, l'orphelin, et le roumain qui lave ton pare-brise au feu rouge en attaquant ces méchantes multinationales corporatistes qui te sucrent ton pognon et tuent des camés dans des essais cliniques illégaux. Il a une femme blonde avocate ultra stéréotypée, tellement peu caractérisée que je ne me souviens même pas de son nom, et même si elle travaille pour les méchants ils s'aiment d'amour tu vois, ça se voit parce qu'ils font des batailles de coussins en se réveillant le matin.
Mais aujourd'hui, Eddie a un gros rendez-vous avec son boss, alors ni une ni deux il enfourche sa moto avec la grâce d'un crapaud à califourchon sur une boîte d'allumettes, et sur une musique nulle à en chier tes hémorroïdes, squalala, nous sommes partis.
Dans son bureau du 70eme étage, le boss du journal va droit au but :
"Eddie, Clarke machinchose l'indien multimillionnaire va lancer une fusée dans l'espace, je veux que tu l'interview demain."
"Mais c'est le fondateur de Life Foundation, ces bâtards de corporatistes qui tuent le peuple !"
"Rien à foutre, tu lui poses des questions sur sa navette et c'est marre."
"Mais t'es sûr que je suis le candidat idéal pour ça ? Genre dans mon émission je fais que cracher dans les sociétés de ce genre, tu voudrais pas envoyer quelqu'un d'autre parmi les 700 journalistes qui travaillent là ?"
"Tututut, t'es parfait pour ce job Eddie, je sais qu'on dirait une décision à la con mais c'est le scénario qui le dit, et le scénario a toujours raison !"
Eddie part donc interviewer Clarke, qui en tant que bon méchant pdg trouve toujours le temps de faire faire le tour de sa startup aux classes de CE1 (D'ailleurs il a même pas laissé la gamine poser sa question, il lui a filé un pin's avant de se casser comme un pet sur une plaque de verglas, putain ça c'est un truc de vrai vilain). Bien sûr prank ça tourne mal, Eddie trouve le moyen de saborder à la fois l'interview, sa vie et celle de sa femeuf en balançant ce qu'il a lu dans un de ses emails professionnels, c'est très, mais alors très pro ça, tu les sens les années de journalisme derrière.
Six mois plus tard, Eddie sans le sou et sans le sexe erre toujours à San Francisco et là le film commence vraiment, enfin façon de parler parce que tout ce qu'on se tape c'est Tom Hardy qui s'achète de la 8,6 et des sandwichs triangles pendant que Clarke tente de faire fusionner des glaviots géant, le genre de ceux que tu molardes quand t'as la pâteuse, avec des héroïnomanes qu'il va pêcher sous les ponts. Science, bitch.
L'un des docteurs du méchant est choquée et déçue par toutes ces expérimentations aussi e-t-elle Eddie, qui accepte de la suivre dans le laboratoire top-secret parce que bon, er ses soirées raide rébou devant la maison de son ex et son nouveau mec c'est vite redondant.
Il attrape Venom comme on attrape une mauvaise grippe, ça implique de la fièvre et du vomi, et putain à partir de là c'est la fiesta.
Niveau scène d'actions, la seule filmée à peu près correctement c'est la baston dans l'appartement sinon c'est zumbesque, on a une course-poursuite truffée d'incohérences toutes plus folles les unes que les autres (entre les voitures des méchants qui ent à travers les accidents et qui apparaissent ou disparaissent comme par magie en faux-raccord, les drones qui explosent avec une intensité aléatoire ou le sixième sens de Venom qui s'anesthésie tout seul sous le coup de la magie du script on est servi), on a une baston dans un hall d'immeuble avec des forces spéciales totalement abruties qui lancent des fumigènes alors que dans le groupe de vingt t'as qu'un seul gars avec une lunette thermique, et le combat final, d'une illisibilité exemplaire, où t'as l'impression de voir deux énormes huîtres visqueuses se cracher à la gueule dans les ralentis.
Après les autres scènes c'est pas forcément mieux, j'ai notamment en tête celle dans le restaurant chicos où son ex dine avec son mec et là Tom Hardy se sent un peu trop habité par le rôle, on dirait un croisement entre un débile léger, un mec torché qui sort de boîte et le clochard psychotique qui hurle des ages de la Bible en léchant les assiettes dans mon restaurant universitaire, quand Eddie finit le cul dans un aquarium à bouffer des homards vivants tu sais pas trop dans quel univers t'as atterri parce que tu sais pas comment ceux qui ont filmé ce désastre ont pu valider ça.
Y en a une autre qui est très drôle, c'est la première fois que Venom recouvre intégralement Eddie et qu'ils s'échappent en nageant, juste en sortant de l'eau t'as Tom qui se met debout et bégaie un truc du genre "Oh my legs, oh they were broken, my legs !" parce que le symbiote a guéri ses jambes et c'est tellement mal joué qu'il y a eu un éclat de rire général dans la salle, littéralement cinq secondes avant t'avais une scène cool et bim en deux deux ça repart dans le ridicule.
Les personnages sont tous plus ratés les uns que les autres, et franchement c'est fort pour un film ou t'as six personnages.
- La relation Eddie-Venom est inexistante, Venom est aux fraises, il
veut détruire le monde puis cinq minutes plus tard et sans aucune
raison il veut maintenant le sauver, quand Eddie demande pourquoi
Venom dit que c'est grâce à lui alors que la seule chose qui s'est
ée c'est qu'Eddie l'a trahi, les deux compères sont en mode
bisounours, sur la fin Venom mais c'est Spiderman le gentil symbiote
du quartier, il empêche les supérettes de se faire braquer, limite tu
le vois marcher dans la rue comme un vainqueur en tapant des
high-five aux clodos. La caissière elle voit un alien bouffer la face
du braqueur (avec le cadavre qui disparaît en faux-raccord) et elle
reste au calme genre c'est normal, "Euh Eddie ça va ?" "Ouais tkt
j'ai chopé un petit parasite rien de grave"
- La femme d'Eddie en vrai c'est une putain d'X-Men et on le sait pas,
elle se téléporte en naviguant directement à travers les trous du scénario,
un immeuble bouclé par les forces spéciales ou un complexe de
lancement aérospatial ultra sécurisé rien ne l'arrête elle trouve
toujours un moyen d'être là où elle ne pourrait physiquement pas
être. C'est d'ailleurs bien le seul point à relever tellement elle
est inintéressante, en plus cette conne se paie le luxe de prononcer
la phrase qui tient lieu de foutage de gueule le plus violent de
toute cette bouse : "Mais les sons à hautes fréquences alors, c'est
ta kryptonite ?" Yes, une référence à DC dans le film d'un perso
Marvel, soit c'est de l’imbécillité, soit du mépris pur et simple
pour le spectateur.
Clarke et Riot sont vains, des coquilles vides qui servent de méchants lambdas, et le copain docteur de la blonde c'est un incompétent qui laisse partir de son service un type de toute évidence mentalement instable ou avec une maladie grave mais il s'en lave les mains.
Allez, une petite dernière fournée de stupidité pour terminer :
- Venom qui réagit au bruit d'un avion de ligne comme il réagirait à
celui d'un son à haute fréquence, faut dire aux scénaristes que le
volume du son n'a rien à voir avec sa hauteur.
- Les laborantins de l'indien totalement incompétents qui laissent
mourir les deux seuls symbiotes en leur possession parce que, je
cite, "ils ne regardaient pas". Ah la pause café c'est sacré, c'est
pas des formes de vie extraterrestres qui vont nous la sucrer.
- Le scientifique que t'as jamais vu jusqu'ici qui a une sorte de
prémonition et qui sait que y a un truc pas net avec Clarke, c'est
filmé pour faire genre que ce mec a une importance mais tu comprends
pas d'où il sort vu qu'il apparaît et meurt en moins de dix secondes.
- Dans la même scène, les lames géantes de Riot qui poussent les objets
au lieu de les couper.
- Le caméo de Stan Lee le plus forcé et ridicule du game depuis un
bail, il colle bien avec le film.
- Cette scène post-générique absolument glorieuse avec Woody Harrelson
qui fait son demi-tour face caméra comme la marmotte sur youtube là,
TIN TIN TIIIIIIINNNNNN, putain mais le mec il savait qu'avec une
perruque rousse et bouclée sa street cred était foutue alors il a
joué le tout pour le tout et a réussi à faire er la performance
de Tom Hardy comme étant digne d'un Oscar en moins de vingt secondes.
C'est juste après cet affreux cabotinage que mon pote s'est tourné vers moi, et, avec un visage atterré, a fait référence aux scènes coupées du film :
"Mec, t'imagines quarante minutes de plus ?!?"
Ouaip, y a des phrases qui font réfléchir quand même.