Ce qui fait d'Une femme dans la tourmente un film très bien construit pour moi, c'est qu'il allie parfaitement son intrigue et son contexte puisque les deux influent l'un sur l'autre.
Ce contexte c'est l'ouverture d'un supermarché, et l'intrigue c'est de quelle manière ça va toucher Reiko et son entourage.
C'est traité de façon pertinente. Je n'y connais pas grand chose en films japonais mais j'ai rarement vu des drames du début des années 60 au format cinémascope, je trouve que ça ajoute une grandeur visuelle au film, avec un noir et blanc où tout est lisible, sans surexposition, sans jeu particulier avec l'obscurité, juste un rendu très naturel et parfaitement éclairé. Il y a un travail de composition des plans plutôt remarquable aussi notamment lorsqu'il s'agit de faire converser les personnages entre eux. Au lieu de se contenter de champs/contre-champs, le réalisateur fait beaucoup de plans larges et ce quand c'est nécessaire, quand il a littéralement envie de réunir ses personnages dans le cadre. Si la conversation les éloigne, alors là on aura du champ/contre-champ ou bien des personnages très éloignés dans le cadre (un au premier plan, l'autre 3 mètres derrière).
Avec la musique qui est plutôt belle, cela donne un film pas très joyeux il faut bien le dire mais jamais chiant et même très bien mené.