Stephen Sommers a toujours été un cinéaste généreux. Que ce soit dans son déploiement gargantuesque de monstres légendaires dans "Van Helsing" ou dans son déluge d'action décomplexée dans "La Momie", Sommers est quelqu'un qui aime offrir à son public un spectacle en forme de montagnes russes sur grand écran. "Un Cri dans l'Océan", cumul de références assez savoureuses (Alien, tous les films de prises d'otages des années 90, "Les Dents de la mer", "L'Aventure du Poséidon", ...), est sans aucun doute un divertissement digne de ce nom en ce qui concerne le plaisir coupable ressenti à l'écran. Coupable car il faut bien avouer que le film atteint parfois des sommets de bêtise.
"Un Cri dans l'Océan" est assez symptomatique de son époque et concentre, en à peine 1h45, tout ce qui faisait la saveur du blockbuster des années 90 : un héros à la limite de la marginalité qui semble maîtriser tous les arts de la survie, des terroristes ou preneurs d'otages avec des gros flingues, un contexte de film catastrophe et surtout, des situations rocambolesques où la raison semble avoir quitté les lieux fissa. On se retrouve donc, à la fois happé par un film qui fait parfois de bons choix (ne pas toujours montrer la créature) et parfois de très mauvais (montrer sous tous les angles possibles l'horrible monstre tentaculaire qui, 20 ans après, a pris un coup de vieux digne d'"Autant en Emporte le Vent" vis-à-vis de la question du progressisme social). Sans oublier les innombrables séquences de grand n'importe quoi avec, dans le désordre, des porte-flingues "professionnels" qui arrosent dans tous les sens avec un air de jouissance non feint, une femme qui se fait aspirer par les toilettes, une scène de poursuite finale dont nous ne dévoilerons pas la teneur ici mais qui relève du décérébré total, etc, etc.
Mais alors, qu'est ce qui rend le film agréable? Sûrement sa générosité, son désir de faire er un bon moment entre gens prêts à rire du moindre jeu d'acteur aux fraises et son concentré de ce que le cinéma d'action des années 90 offraient de plus kitsch et de plus excitant.
En ressort un film hybride, une petite perle pour les amateurs de gros bis qui tâchent et un gros coup dans les dents du bon sens pour les autres.