Ce film est une pure merveille, Len Wiseman a tout compris. Voilà enfin la transposition de Philip K. Dick à l'écran tant attendue.
Jamais l'univers de l'écrivain visionnaire n'avait été si bien retranscrit au ciné.
Exit les spots pubs à outrance, le climat miteux d'un futur asservi par une hiérarchie voilée du commerce écrasant et l'univers voyeur, crasseux et sinueux bâti par Paul Verhoeven et semé avec subtilité tout le long de l'histoire. Rien à branler, TOTALEMENT INUTILE. Ça sert à rien et ça enlise l'action. Exit le climat d'inquiétante étrangeté de la fresque anxiogène, contemplative et introspective dépeinte par Ridley Scott pour une autre adaptation déjà oubliée qu'on a même pas envie de citer. Quedalle ! C'était quoi cette histoire POURRIE où on pigeait rien ? Que d'la parlotte et d'la musique lourdingue pendant des heures. On vire ça. C'est pas ça Dick bordel de merde !
Len Wiseman reprend les rênes (je n'aurais osé espérer si beau lavage de l'affront commis par Verhoeven) et Dick vit enfin au ciné : On coure pendant tout le film, on fait des trucs sans trop savoir pourquoi, tout en échangeant 3 lignes de dialogue (surtout éviter tout risque de superflu, il faut avant tout des trucs qu'on dirait de l'action et des effets numériques qui font "futur"), on plane au dessus de décors étagés aussi grandioses qu'un cd de démo des capacités graphiques d'une PS3 paresseuse dans des voitures qui font des gros "POU P-P-P-P" façon courses de modules Star Wars, et l'ensemble prend d'ailleurs l'allure d'une intro de jeu soporifique dégueulasse tellement attrayante. On ajoute à la mixture juteuse quelques références au précédent film malgré le fait qu'on adapte bien LA NOUVELLE et que ce n'est pas vraiment un REMAKE hein, on fait entièrement du NOUVEAU, mais des références c'est bien, c'est utile ça ramène les gros fans, un tas d'cons qui n'a rien pigé au cinéma d'aujourd'hui. Et bien sur, le tout est génialement accompagné d'un gros projecteur de lumière bleu-violet-gerbeux qu'on vous braque en pleine gueule de manière saccadée et agressive toutes les 3 secondes (parce que le futur, c'est plein de bandes de lumières violettes baveuses surgissant de nul part, établissant une juste sélection naturelle anti-épileptiques) évitant de trop s'attarder sur le tout petit jeu des acteurs (plus serait superflu, tant qu'on voit le cul moulé des bonnasses ça déchire), et on a vraiment envie de remercier l'effort fait pour tout ça.
Il fallait vraiment que quelqu'un répare l'erreur de la première adaptation de "Souvenir à vendre", nouvelle MAJEURE de l'oeuvre de Philip K. Dick, auteur n'ayant presque rien écrit d'autre, et n'offrant donc qu'un choix extrêmement LIMITÉ. Wiseman y parvient à la perfection et "montre" Dick comme jamais, le dessinant à l'écran avec des hectolitres de reflets d'un hypnotisme virtuose culminant à l'envie spasmodique de dégueuler en geysers.
Et j'aimerais vraiment aller au bout de mon délire en mettant un 10 à ce film, mais il s'agit de l'adaptation (hypocrite) de "Souvenirs à vendre" et du remake (cupide) du film de Verhoeven. Donc augmenter la moyenne de cette bousasse suintante et violette me ferait quand même sacrément mal.