Sûrement marqué mais lucide quant à l'accueil qui a été fait de ses derniers films - Fastlife en tête -, Thomas Ngijol revient à ce qu'il fait de mieux, aux bases de son savoir-faire de standupper. Le spectacle est un retour aux sources mais également une mine de progrès de la part de l'ancien du Jamel Comedy Club.
On sent dans son texte, plus incisif et engagé que celui de A block, qu'il a appris de ce qu'il a vécu ces dernières années. Et il le fait bien, avec une mise en scène minimaliste qui ne laisse la place qu'à son talent. A travers des thèmes aussi divers que l'amour, Dieudonné ou la paternité, Thomas étale un cynisme bien plus décomplexé qu'auparavant, mais souvent avec le mot juste. On rit, du début à la fin, mais on sent aussi énormément de sincérité de sa part. Il accompagne ses vannes d'une véritable réflexion sur les sujets qui l'ont touché, de près ou de loin, et traite même des attentats avec subtilité et pertinence (chose qu'il faisait déjà bien dans son spectacle précédent cela dit).
Finalement tout cela donne un spectacle référence pour lui et de quoi se réjouir pour les déçus de Fastlife. On e un très bon moment et sur certaines phases, on éclate même de rire. Il l'évoque lui-même, il s'est (re)trouvé et le théâtre Dejazet était un bel endroit pour le faire savoir, en toute simplicité, dans la plus pure tradition du stand up.