La mise en scène de The Substance est aussi subtil qu’un Gérard Larcher dans un magasin de porcelaine. Des grands angles biscornus, des inserts calés ici et là sans forcément beaucoup de cohérence et surtout, un design sonore ponctuant le moindre événement (même les plus insignifiant) par des grincements stridents et grosses basses qui font vibrer les murs. En résulte un film cacophonique et peu digeste plus proche d’une énorme bande annonce que d’un véritable long métrage.
Le film comporte quand même quelques points positifs. À commencer par ses effets visuels “à l’ancienne” très créatif qui retournent bien l’estomac. Les délires de body horror à base de pus, de seringues et d’ongles qui tombent auront toujours beaucoup d’effet chez moi que n’importe quel film d’horreur.
Le sujet de la vieillesse chez les femmes et chez les actrices est également très intéressant et aurait mérité d'être traité d’une manière un peu plus subtil que par l'intermédiaire de cette caricature de producteur qui résume tous les thèmes du film dès les 5 premières minutes.
Mais je crois que j’ai arrêté de m’accrocher aux quelques notes positives du film lors de la séquence de “cuisine de plat français” qui atteint des sommets de ridicules rarement égalés. Au final si le film s’amuse à citer sans vergogne du Kubrick ou du Hitchcock, c’est surtout chez le pire de Darren Aronofsky et de Nicolas Winding Refn que la réalisatrice semble avoir puisé ses influences. (Des reals que j'apprécie mais dont les tics de mise en scènes peuvent vite être agaçants)
C’est finalement dans une des dernière scène (la séquence “Carrie”) que le film semble réellement s’assumer pour ce qu’il est. A savoir une bonne série Z gore et régressive. Et non pas l’objet hype que la communication du film souhaiterai nous vendre.
Au final le film est un peu à l’image de son personnage. La réalisatrice idolâtre les maîtres du genre (Kubrick, Hitchcock, lynch, Cronenberg). Mélange plein d’influences et de styles différents. Surdose ses effets de style pour combler le vide. Mais le résultat finit par ressembler à un gloubiboulga difforme, laid et vulgaire (mais un peu marrant quand même).