C’était l’ovni de la compétition du dernier Festival de Cannes dont il repartit, non sans provoquer l'hilarité, avec le Prix du scénario. Film de genre gore et féministe, expérimental et ludique, qui dézingue au vitriol et avec humour le culte de la beauté et du jeunisme hollywoodien, c'est pour tout sauf son scénario que The Substance méritait une récompense. Déjà vu mille fois, le parcours du personnage trouve son intérêt dans une incarnation qui pousse le body-horror dans des extrêmes graphiques et sensoriels qui eux, pour le coup, s'avèrent inédits dans le domaine du cinéma mainstream contemporain. Il constitue par ailleurs un modèle de cocktail postmoderne où les emprunts stylistiques et thématiques à Lynch, Cronenberg et bien d'autres encore sont toujours justifiés pour amplifier une déflagration filmique explosive et imparable. La claque de l'année 2024 nous vient donc de Coralie Fargeat.