Sur un script signé Wai Ka-Fai, qui la même année mettra en boîte son déjanté Too Many Ways To Be N°1, et mis en scène par Patrick Yau, prometteur réalisateur dont il s’agissait du premier film, avant que l’on prenne conscience, Ô fantasme de jeune cinéphile hkphile naïf..., que tout ce petit monde était chapoté par un certain Johnnie To, The Odd One Dies fait partie de ces perles mixant plusieurs genres et plusieurs styles dont le cinéma hongkongais s’abreuva peu de temps avant la sacro-sainte rétrocession au grand voisin.
De style, le film ne manque pas, j’ai même envie de dire qu’il s’agit d’un film conceptualisé sur ce particularisme avec ses plans en caméra portée, son esthétisme, et sa manière de s’extirper d’un script ma foi pas bien épais pour faire dans l’épate classieuse. On pense forcément au Fallen Angels de Wong Kar-Wai, avec un Takeshi Kaneshiro plus que jamais éméché (dans le sens mèche du terme), en rebelle déglingué, sorte d’écureuil fou qui semble courir après le temps, à la manière de l'ancienne colonie, cette fuite éperdue vers l'incertitude..., dans une sorte de quête d’une jeunesse perdue (ah ce jeunisme...), comme si la vie n’était qu’un vaste plateau de jeu, il caracole dans des bouges miteux, se frotte à des types facile du flingue et finit par trouver l’amour.
Avec le recul on peu imputer la réussite de ce petit film, qui jouit d’une forme de liberté de ton, d'un humour décalé et d’une mise en scène boostée à l’adrénaline, à cette union producteur-scénariste-réalisateur, qui inscrira la firme Milkyway comme dernière grande fabrique de films créative de l’ère post-rétrocession.
Quant à Patrick Yau, il réussira un excellent The Longest Nite, œuvre hybride, au-dessus de laquelle il est aujourd’hui devenu une évidence que l’ombre de Johnnie To faisait plus que planer, et un Expect The Unexpected de grande qualité. Depuis, mise à part une comédie graveleuse et débile avec Eric Tsang, silence radio.