Comment bien débuter l'année? En se calant enfin The Fundamentals of Caring avec Paul Rudd. La présence de cet acteur était suffisant pour me lancer dans ce film, pas besoin de connaitre le sujet, ni le reste du casting, Paul est là, donc tout va bien se er.
Le film s'ouvre sur un enfant riant aux éclats, allongé sur le dos dans une pièce ou la lumière est chaleureuse. Le plan suivant nous montre Ben (Paul Rudd) suivant une formation d'aide soignant dans une ambiance froide. Le contraste est brutal, son visage est fermé mais on sent une douleur dans ses yeux. Pour sa première expérience, il se rend au domicile d'Elsa (Jennifer Ehle) pour s'occuper de son fils Trevor (Craig Roberts) atteint de la dystrophie musculaire de Duchenne. Une rencontre qui va faire du bien à chacun et surtout au spectateur.
La première apparition de Trevor donne le ton de l'histoire, ce sera drôle et on va se régaler de ses échanges avec Ben. Il se moque de sa maladie, en fait de tout et à leurs dépends. Il sait qu'il ne lui reste pas beaucoup d'années sur terre et veut en profiter mais sans sortir de sa routine. Une contradiction que Ben va retourner contre lui pour l'embarquer dans un roadtrip à la découverte de lieux insolites qui font rêver Trevor. La réalité ne sera pas à la hauteur de ses espérances, comme le face à face avec le plus gros bovin du monde. On va s'am de ces situations, des problèmes de logistique pour accéder à divers lieux à cause de la chaise roulante, des simulations de Trevor, de son désir d'uriner debout, de sa timidité, de son incapacité à communiquer sans être méchant ou sarcastique.
Le duo fonctionne à merveille. Au fil de leurs péripéties, on va découvrir leurs fêlures. Cela se e au milieu de nombreux moments très drôle et sans pathos. L'histoire sonne juste et l'apparition de Selena Gomez apporte une nouvelle touche de légèreté, en dévoilant d'autres traits de caractère de chacun. Les rencontres se succèdent pour le pire et le meilleur. La douleur de Ben est toujours présente et si on l'oublie un peu, elle resurgit au détour d'un regard ou d'un mot. Elle est en fil rouge et va se dévoiler pour mieux comprendre ses motivations, tout en évitant les facilités scénaristiques à base de psychologie de comptoir. Comme dans nos vies, ils ont chacun une blessure apparente ou camoufler, mais au lieu de s'apitoyer sur leurs sorts, le film en joue et réussit à éviter d'être lourd ou dramatique.
Craig Roberts était parfait dans Submarine. Il est tout autant ici dans un registre différent. L'alchimie avec Paul Rudd est palpable, il se complète à merveille et on est en empathie avec eux. La surprise, c'est Selena Gomez. Elle a toujours une tête à claques et ne brille pas vraiment par sa subtilité, mais au de ses deux acteurs, elle réussit à être moins agaçante que d'habitude. La réalisation n'est pas flamboyante, c'est surtout dans son écriture et ses personnages que se trouve le plaisir de suivre leur périple.
C'est tendre et drôle, le genre de films que j'adore comme Miss Little Sunshine, Juno et autres productions indépendantes parlant des gens et de leurs défauts, folies, blessures et autres caractéristiques, donnant de la profondeur aux personnages. Une belle découverte.