The Apprentice
6.9
The Apprentice

Film de Ali Abbasi (2024)

Great Job !

Un film plutôt réussi, et plaisant à regarder. Les deux heures ent vite, le récit est bien rythmé et ça s'enchaîne assez vite.


Je ne connaissais pas bien les accointances, les coups tordus, les relations troubles de Trump 'jeune'. Si tout ce qui est montré dans le film est vrai (les écoutes sur cassette de l'avocat, la scène de viol conjugal, par exemple), c'est incroyable que Trump puisse encore se présenter à une élection.


On comprend mieux le personnage infâme qu'il est devenu, formé par l'avocat. On a presque de l'affection pour Donald, au début, quand on le voit paumé dans un milieu trop gros pour lui. Puis on a plutôt de la pitié pour lui (la 'demande' en mariage, la fin du film, la relation avec son frère...)


La relation entre Trump et Roy Cohn est habilement traitée, et la trajectoire diamétralement opposée des deux protagonistes, avec un Jérémy Strong (dans un rôle très similaire à celui qu'il tenait dans succession) qui se 'désagrège' pendant la durée du film au contraire d'un Donald en pleine ascension, est un bon fil rouge du scénario.


C'est là tout l'intérêt du film, nous montrer comment a été façonné le personnage quasiment ex-nihilo, sans spécialement le juger ou en faire un monstre inhumain. Le réalisateur nous dépeint plutôt un produit de notre société, ou tout du moins l'enfant terrible du rêve américain exacerbé à l'outrance. La soif de pouvoir, l'argent, les femmes, l'apparence physique, la corruption, le superficiel ; tout cela a supplanté la sympathie, les sentiments, l'amitié, la morale, la justice.


Certains ages sont glaçants, d'autres vraiment amusants. Globalement, on sourit tout le film tant on a l'impression d'avoir affaire à des personnages de comédie improbables.

Les acteurs cabotinent un peu, mais on croit retrouver du Trump véritable à plusieurs reprises. Des petites répliques disséminées ça et là (quand il complimente à la volée un ouvrier sur un chantier), et un sens de l'exagération permanent, nous rattachent au personnage originel.


La réalisation, la BO et le grain de l'image nous envoient directement dans les années 70/80, même si le format 4/3 semble parfois un peu étriqué pour le personnage.


Je regrette un peu le traitement un peu léger des autres personnages (sa femme notamment), et que le film ne parle pas plus de sa banqueroute et de ses ennuis.


On pourra aussi regretter un montage somme toute convenu, et un manque de démesure dans les décors et le traitement du personnage. Comme si le réalisateur n'avait pas eu les moyens de ses ambitions. Dommage pour un film sur Trump.


7
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le 4 nov. 2024

Critique lue 8 fois

Catrom

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