Aujourd’hui je vais vous parler du film Santiago 73 – Post Mortem de Pablo Larraín, un film que j’ai beaucoup apprécié et auquel j’ai mis la note de 8 sur 10.
Ce qui m’a vraiment marqué, c’est le choix de suivre un personnage totalement en marge de l’Histoire : Mario, un employé de morgue discret, presque effacé. On vit le coup d’État de Pinochet non pas du point de vue d’un héros ou d’un résistant, mais à travers le regard d’un homme qui regarde… sans réagir. Et ça, c’est très fort, parce que ça crée un malaise qui grandit tout au long du film.
Visuellement, le film est très froid : les couleurs sont ternes, les plans sont souvent fixes, et il y a très peu de dialogues. Tout est lent, pesant, et ça colle parfaitement à l’ambiance du moment historique : une société qui se fige, qui meurt lentement sous nos yeux.
La relation étrange entre Mario et sa voisine Nancy apporte un peu d’humanité, mais elle est elle aussi vouée à l’échec. On sent que même les relations les plus simples deviennent impossibles dans ce contexte politique oppressant.
Alors oui, ce n’est pas un film “plaisir”, mais c’est un film qui frappe fort, à sa manière. C’est une œuvre dérangeante, mais aussi très puissante, qui fait ressentir plutôt qu’expliquer. Et c’est pour ça que je l’ai trouvé excellent.