A peine pu t-il se remettre du succès rencontré par son Rambo que le réalisateur Ted Kotcheff se retrouvait déjà à planifier son Retour Vers l’Enfer vietnamien pour le compte du studio Paramount. Au stress post-traumatique du vétéran porté en baluchon par Stallone, cette nouvelle variation sur le difficile retour au pays y ajoute le sentiment de culpabilité et du devoir inachevé. Mais que ce lourd paquetage dramatique ne nous y trompe pas : ce film de bande au fort sentiment de camaraderie ne met pas le moral à zéro. A sa tête : le respectable Gene Hackman en colonel déterminé à libérer son fils, porté disparu au Sud Viêt Nam, du camp de prisonnier laotien dans lequel il est détenu. Pour l’épauler, une galerie de trognes : Fred Ward, l’ex-boxeur Randall Cobb, le Captain America Reb Brown, un jeune Patrick Swayze et l’inoxydable Robert Stack. Tout ce petit monde embarque ainsi pour cette mission sauvetage en toute clandestinité, sans l’approbation de leur gouvernement irrésolu sur le plan diplomatique à négocier le rapatriement de ses soldats abandonnés à leur sort. Une (modeste) charge antigouvernementale glissée dans le scénario qui n’a pas été au goût du Ministère de la Défense, ce dernier ayant alors refusé de louer ses hélicoptères à la production. Néanmoins, permet-elle de préserver ce Retour vers l’Enfer du patriotisme primaire. Une des qualités – avec la musique martiale de James Horner – d’un film molasse et relativement insignifiant une fois é les quinze poignantes premières minutes.