Always the bun
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le 4 avr. 2017
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Avant de réaliser Les Vestiges du jours, James Ivory avait déjà réuni une première fois à l'écran Emma Thompson et Anthony Hopkins dans Retour à Howards End. Sorti en 1992, le film retrace l'histoire de trois familles dans la haute société anglaise du début du XXème siècle, marquée par l'injustice sociale et la rigidité des rapports sociaux. Avec Retour à Howards End, James Ivory adapte pour la troisième fois un roman d'E. M. Forster (après Chambre avec vue et Maurice) pour développer le thème du caractère infranchissable des différences sociales. Il explore l'opposition entre les riches et les pauvres, les capitalistes et les libres penseurs, les matérialistes et les intellectuels.
Retour à Howards End nous fait pénétrer en plein dans la lutte des classes. Nous avons les Wilcox, Henry (Anthony Hopkins) et Ruth (Vanessa Redgrave), qui représentent une famille de riches aristocrates dont la fortune indécente n'égale que leur arrogance. A l'opposé, nous avons les pauvres, Leonard Bast (Samuel West) et sa femme Jacky (Nicola Duffett), qui tentent de survivre malgré les préjugés, les injustices, les humiliations et les privations. Et au milieu de tout ça, nous avons les sœurs Schmell, Margaret (Emma Thompson) et Helen (Helena Bonham Carter), qui essayent de faire le rapprochement entre deux monde que tout sépare.
Alors que Ruth est gravement mourante, elle rédige un testament léguant à Margaret son cottage. Mais Henry Wilcox n'entend pas la chose de la même oreille et décide de détruire le fameux testament. Et pendant que les sœurs se lient d'amitié pour Leonard, Henry se rapproche affectueusement de Margaret, au point qu’il la demande en mariage et qu’elle accepte immédiatement. Mais alors que Leonard a des ennuis d'argent, Henry se montre tout de même insensible aux malheurs des Bast, ce qui peine Magaret et rend fou de rage sa sœur Helen.
Retour à Howards End est un mélodrame dense et à la mécanique parfaitement huilée. L'histoire est pleine d'ironie, d'émotion et de cruauté, montrant l'opposition entre ceux qui réussissent et ceux qui ne sont rien. James Ivory porte à la fois un regard critique et bienveillant (et parfaitement millimétré) sur une histoire de relations conflictuels et d'espoirs déçus. Et si le film commence sur un ton léger, il devient de plus en plus sombre au fur et à mesure qu'on se rapproche de la fin, dont je me garderai bien de dévoiler le dénouement. Toujours est-il que sur plus de deux heure, le cinéaste parvient aisément à nous embarquer dans son univers d'une noirceur extrême. On ne s’ennuie pas une seule seconde et on se laisse autant séduire par la beauté de la reconstitution, que par la prestations des acteurs.
Film après film, la mise en scène de James Ivory est toujours aussi sobre et élégante. Que ce soit sur la forme ou sur sur le fond, c'est un film très raffiné, bien servi par un trio d'acteurs (Emma Thompson, Anthony Hopkins, Helena Bonham Carter) à l'unissons. James Ivory soigne particulièrement la reconstitution et l’ambiance du début de XXème siècle et qu'il poursuivra dans Les Vestiges du jour. Pour beaucoup, Retour à Howards End et Les Vestiges du jour sont d'ailleurs les deux meilleurs films de James Ivory et le couple Emma Thompson - Anthony Hopkins n'y sont certainement pas pour rien.
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Créée
le 26 mars 2025
Modifiée
le 28 mars 2025
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