La lutte difficile ( et incroyablement courageuse ) des iraniennes contre la dictature des mollahs me donne envie de revoir et relire Persépolis, qui parle de la difficulté ( l'impossibilité ? ) d'être une jeune fille ou une femme sous cette tyrannie.
Mais d'un point de vue différent - pas celui de celles qui sont restées, de celles qui l'ont subie chaque jour, de celles qui sont qui nées dans cet enfermement : du point de vue d'une fille de bourgeois iraniens qui a fui, qui a grandi en occident écartée de son pays, de sa ville, de son peuple.
Un film sur l'exil, sur l'errance forcée, qui parle mine de rien de Téhéran sans la nommer - La Persépolis du titre, parce que, là-bas, revendiquer l'origine perse de l'Iran, c'est déjà résister à l'islamisme.
Un long métrage d'animation qui ne ressemble à rien qui ait été fait avant, et qui aurait pu rester ignoré - mais qui a su toucher le public, par son sujet grave, par son ton intime et irrévérencieux, par sa folie - mais tellement moins folle que le quotidien des iraniennes.
Un film fort et multiple, très changeant d'une séquence à l'autre, où on ne s'ennuie jamais - un grand film du cinéma iranien, même s'il a été fait hors d'Iran, forcément.
( et qui est l'adaptation d'une très belle BD de Marjane Satrapi )