Okja
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Okja

film de Bong Joon-Ho (2017)

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Porks & Recreation

Je l'ai attendu hier ! Pour m'occuper l'après-midi en attendant que Netflix daigne le mettre en ligne, j'avais donc l'embarras du choix: poursuivre ma lecture du moment, à savoir un Walter Hill et une histoire de gangs, qui s'avérera un choix payant.


Ma soirée démarre donc par une introduction sucrée me plongeant dans l'élevage porcin et les OGM, le film étant supervisé par l'un des maîtres du cinéma en provenance de Gorée du Sud, j'ai nommé Bong Joon-Ho. Au menu, de la conspiration d'un mastodonte de la consommation, un jeu de chat et la souris, et de l'ultra-surveillance à très long terme de 26 cochons d'exception élevés tout autour du globe. Pig Brother is watching.


Non content de nous proposer d'être au cœur d'une relation particulière entre un énorme cochon et une héroïne toute menue (ce n'est pas un boudin, rassurez-vous), le réalisateur du cultissime Jarhead (insérer un jeu de mots porcin ici).


Musicalement l'oeuvre de l'auteur du "regardable" Snowpiercer est coincée quelque part entre un Emir Kusturica et un Wes Anderson. Visuellement et narrativement, Okja ressemble à une sorte d'essai live de Miyazaki dont le propos aurait toutefois été asséné à la truelle. Ce dernier n'en reste pas moins percutant par moments - un peu lourd à d'autres - et permet de mesurer de manière froide et implacable l'inhumanité en matière de traitements infligés à nos compagnons porcins. L'une des grandes forces de cette production Netflix est de savoir garder assez de légèreté pour mieux nous cueillir avec sa violence très coréenne, aussi bien visuelle que suggérée. Au milieu de toute cette barbarie, quelques bulles d'air qui permettront au spectateur, tel un Sonic en plein Labyrinth Zone, de respirer un peu. Le film devient alors fable, mêlant délicatement poésie et grâce. A l'image de cette scène attendrissante durant laquelle Okja plonge maladroitement dans un plan d'eau, se croyant sans doute au bassin d'Ar-cochon.


Epopée Or-rouellienne à la sauce caramel, Okja multiplie les saveurs tantôt douces tantôt amères, le constat final demeurant néanmoins sans appel: l'Homme est définitivement un sale ami pour le porc.

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le 29 juin 2017

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Gothic

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