Par où commencer tant la déception est immense pour un film si attendu...
Ridley Scott a voulu retracer la vie de l'empereur en axant tout sur sa relation avec Joséphine, et notamment les nombreuses lettres échangées.
Les scènes s'enchaînent à un rythme effréné, sans doute pour tenir les 2h30, et le fil conducteur n'est pas du tout évident.
- On ne comprend pas le rôle des personnages (Talleyrand, Marat etc),
- on ne saisit pas la profondeur et le génie militaire de Napoléon, surtout avec l'angle de réalisation de batailles à la Braveheart, ni l'ascension qui semble fulgurante sans réelle démonstration,
- on ne comprend pas pourquoi il s'embourbe dans certaines guerres (Egypte, Moscou), bien loin des frontières européennes,
- on ne comprend pas ce qu'il advient de ces enfants héritiers qu'il s'est évertué à avoir pour la
- on ne comprend pas le rôle de la première scène de décapitation et l'impact qu'elle a eu sur lui si tant est que ça ait existé
- on ne voit pas tout ce que Napoléon a légué à la (nouvelle monnaie, nouvelles institutions, nouveau système éducatif etc )
- on ne comprend pas la défaite de Waterloo, où Napoléon semble drogué, avoir complètement oublié ses facultés militaires, attendant patiemment l'arrivée des armées prussiennes
- on ne comprend pas non plus sa volonté de redonner du pouvoir et une justice au peuple, du fait notamment de ses origines assez modestes, et sa détestation de la bourgeoisie. On a l'impression qu'il se plaît à aller de palais en palais
- Quant au caractère du personnage, il est dépeint comme un enfant attardé, assez associal, lubrique, sentimentaliste. On a du mal à percevoir la profondeur, notamment le caractère despotique et parfois tyrannique du personnage, même si certaines scènes l'effleurent.
Bref, un film catapulté. Peut-être qu'en 8h, on aurait eu qqch de potable.
Mention très bien en revanche pour la bande sonore et la photographie léchée.