Mulan, la Princesse guerrière est un film chinois réalisé par Leo Liao, sorti en 2020 dans son pays d'origine. Inspiré de la célèbre légende chinoise de Hua Mulan, le film revisite ce mythe ancestral dans un contexte concurrentiel, coïncidant avec la sortie du Mulan en prises de vues réelles signé Disney. Cette version suit l’histoire d’une jeune femme prenant la place de son père dans l’armée impériale, dissimulant son identité pour combattre l’envahisseur.
Le film peine à convaincre mais laisse entrevoir une intention narrative louable : s’éloigner du moule hollywoodien. Il cherche à ancrer son récit dans une approche plus authentiquement locale. Malgré un démarrage poussif qui mettra la patience des spectateurs à rude épreuve, le rythme s'accélère légèrement à l'approche de la conclusion, apportant un soupçon de tension dramatique bienvenue. Quelques efforts de mise en scène et une certaine ambition visuelle transparaissent, bien que limités par les limites techniques évidentes de la production.
La faiblesse du scénario frappe dès les premières minutes. Les personnages, écrits sans relief, peinent à susciter la moindre empathie. La tentative de travestissement de Mulan échoue totalement : son allure, sa voix et sa gestuelle demeurent indiscutablement féminines, rendant la supercherie improbable. Le film frôle le ridicule dans plusieurs scènes où l’illusion est censée tenir. Les rebondissements sont téléphonés, privés de la subtilité nécessaire pour surprendre.
L’animation souffre d’une rigidité constante : les mouvements sont saccadés, les déplacements dénués de naturel.
Le doublage français achève de décrédibiliser l’ensemble : plat, inexpressif, désespérément amateur.
Malgré sa tentative de capitaliser sur l’intérêt mondial pour la figure de Mulan, cette production échoue à imposer son identité. Elle reste dans l’ombre de ses modèles, plombée par une exécution défaillante. Hormis pour les curieux désireux de comparer les interprétations du mythe, il n’y a que peu de raisons de s’attarder sur cette version, aussi oubliable que maladroite.