Ce n'est pas parce que le film est drôle qu'il est bien
Parfois, quand on va au cinéma, on ne s'attend pas à voir de la qualité, on veut juste se détendre. Et pourtant, même quand on se place dans cette optique, la nullité de la réalité effective dée parfois nos faibles attentes. C'est douloureux.
Honnêtement, Mon pire cauchemar est un mauvais film. Le scénario, comme pour beaucoup de film français, n'est pas crédible une minute. Plus l'action avance, plus l'histoire s'enlise dans un tissu d'invraisemblances enchevêtrées dans un amas de "péripéties" moins crédibles les unes que les autres. Ce défaut majeur et impardonnable a pour effet de faire décrocher le spectateur trop terre à terre pour avaliser de telles absurdités.
Ajoutons (sans grand rapport) que les seconds rôles sont très effacés et n'ont pas une dimension très développée, particulièrement André Dussollier, qui n'a pas un jeu très naturel.
Peu de choses à dire donc, pour sauver ce film du naufrage..
On remarquera cependant une dénonciation plutôt appréciable de l'art contemporain, propos servi par de bons dialogues et quelques situations cocasses qui peuvent faire sourire.
Le seul véritable argument de poids qui pourrait jouer en la faveur de ce film reste encore Benoît Poelvoorde, égal à lui-même dans son génie comique. De plus, Anne Fontaine, dans Entre ses mains, était déjà parvenue avec talent à conférer à l'acteur un aspect grave et émouvant, parfois même intrigant, exploit qu'elle réitère ici. Poelvoorde, au delà de son personnage d'ivrogne écervelé et gaffeur en surface, arrive avec habileté à paraître beaucoup plus profond.
C'est donc avec une fervente iration que je salue la performance de cet acteur aux qualités souvent sous-estimées.
Pour conclure, ce film, malgré les quelques éclats de rires qu'il procure au public, ne réussira guère à ravir ses spectateurs les plus exigeants.