Minecraft, le film est une production américaine mêlant prises de vues réelles et animation en images de synthèse. Adapté du célèbre jeu vidéo, le film s’inscrit dans le genre de l’aventure familiale fantastique. Le récit met en scène un groupe d’individus projetés dans le monde cubique de Minecraft, contraints de s’unir pour sauver leur univers d’une menace apocalyptique. Malgré son matériau d’origine populaire, l’adaptation échoue à proposer une expérience cinématographique cohérente ou engageante.
Le film est nul. L’animation, bien que techniquement fonctionnelle, souffre d’un manque cruel de crédibilité. L’intégration CGI est souvent maladroite : les acteurs évoluent sur fond vert, et cela se voit constamment. Les personnages semblent flotter dans des décors numériques sans poids ni texture, ce qui annihile toute immersion. L’esthétique cubique du jeu, au lieu d’être exploitée de manière inventive, est réduite à une simple surface décorative, répétitive et lassante. Aucun effort n’est fait pour enrichir visuellement l’univers ou lui donner de la profondeur. Le résultat est froid, artificiel, et surtout, visuellement daté. Même les rares moments supposés spectaculaires sont noyés dans une mise en scène confuse et criarde, qui souligne l’indigence de la direction artistique.
Rien ne sauve la narration. Le scénario, fruit d’un comité visiblement trop élargi, semble avoir été conçu par algorithme tant il se révèle vide de sens, de rythme et de progression dramatique. Le film est prisonnier d’une boucle narrative épuisante où les personnages crient, courent, fuient, et recommencent, sans jamais provoquer ni tension ni attachement. L’humour tombe systématiquement à plat, et le fan-service, omniprésent, est utilisé comme un cache-misère paresseux.
Jack Black est crispant et hors de propos. Jason Momoa livre une performance caricaturale au point de parasiter chaque scène où il apparaît. Quant aux autres membres du casting, ils semblent errer sans direction dans un monde numérique dénué d’âme.
Le film a été accueilli comme il le mérite : avec une indifférence gênée ou une franche hostilité. Public comme critique s’accordent sur la vacuité de cette adaptation qui ne respecte pas le spectateur. Minecraft, le film incarne la dérive la plus cynique du cinéma de franchise : une œuvre opportuniste, construite sans vision, destinée à capitaliser sur un nom célèbre sans livrer la moindre idée neuve. Inutile, vain, oubliable. Une production qui fait honte au Cinéma.