- Tragique
- Sombre
- Émouvant
Après Marie et Max, le réalisateur australien Adam Elliot revient avec un nouveau film d'animation en stop-motion, Mémoires d’un escargot.
Si le style graphique de ce film n'est pas sans rappeler l'univers de son précédent long-métrage, il va cette fois plus loin dans la représentation des soufs humaines à travers un design de personnages à la fois triste et déformé, comme marqués par les épreuves de la vie.
Ici Grâce relate son histoire : de sa naissance jusqu’à sa renaissance. La vie ne lui fait pas de cadeau. Elle lui offre une naissance prématurée avec un bec-de-lièvre et orpheline de mère lors de la naissance de ses jumeaux. Elle grandit modestement dans une famille dévastée par le deuil, avec un père paraplégique et un frère, Gilbert, avec qui elle partage une relation fraternelle forte.
La mort frappe à nouveau, séparant Grace et Gilbert, chacun étant envoyé dans des familles d'accueil différentes.
Au fil du film, Grace se réfugie dans une collection d'escargots, symbolisant son retrait face à une vie marquée par la douleur et la perte. À mesure que ses traumatismes s'intensifient, cette collection grandit…Mémoires d’un escargot est un film d'une grande noirceur, explorant des thèmes de solitude, de deuil et de résilience. Si la fin du film offre une lueur d'espoir, elle ne parvient pas à effacer la brutalité des 90 minutes précédentes, marquées par un profond désespoir.
Le travail technique et d’écriture est remarquable. Toutefois, son sujet très sombre et sa violence psychologique pourront déstabiliser, voire rebuter, certains spectateurs.
À noter : le film ne s'adresse clairement pas à un public enfantin. Lors de la projection,un parent a quitté la salle au bout de cinq minutes, juste après la mention du mot "masturbation".